« L’objectif numéro 1, c’est de garder les emplois à long terme », Dominique Villeneuve (PDG de l’A2C) Reviewed by Kévin Deniau on . [caption id="attachment_74388" align="aligncenter" width="516"] "Pour les entreprises, il faut continuer à investir intelligemment en marketing, malgré la crise [caption id="attachment_74388" align="aligncenter" width="516"] "Pour les entreprises, il faut continuer à investir intelligemment en marketing, malgré la crise Rating: 0

« L’objectif numéro 1, c’est de garder les emplois à long terme », Dominique Villeneuve (PDG de l’A2C)

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« Pour les entreprises, il faut continuer à investir intelligemment en marketing, malgré la crise. Cela va les aider lors de la reprise. »

25 mars 2020

Comment ça va ? Cette question que beaucoup de Québécois se posent virtuellement entre eux en ce moment, on a décidé sur Isarta Infos de la poser à des joueurs représentatifs de certains pans de l’industrie du marketing et des communications. Alors, comment ça va les agences québécoises Dominique Villeneuve, PDG de l’Association des agences de communication créative (A2C) ?

Dominique Villeneuve : Nous avons vu lundi dernier (23 mars) une belle initiative. On a eu notre première rencontre virtuelle entre dirigeants d’agence. 60 membres de l’A2C étaient ainsi présents en téléconférence pour faire le point et échanger entre pairs sur leurs bonnes pratiques. Tout le monde est peut-être compétiteur mais, dans ces moments, on devient solidaire.

Cette nouvelle réunion hebdomadaire est d’ailleurs une mesure prise pour cette crise justement. On verra si on la gardera pour la suite.

Quel est donc le pouls de l’industrie présentement ?

D.V. : Les agences ne font pas exception à la règle. Comme toutes les industries, elles sont touchées. Beaucoup de mandats ont été reportés ou annulés. Ça varie beaucoup entre agences, certaines sont plus touchées que d’autres.

Ce n’est pas complètement mort, il continue d’y avoir une certaine activité. Mais on sent un ralentissement réel des projets en cours. Ce qui est normal, c’est en phase avec la situation du reste de l’industrie. Beaucoup d’entreprises ne peuvent en effet plus faire de communication ou, du moins, c’est moins approprié présentement, comme pour le tourisme.

Les agences événementielles sont fortement impactées dans ce contexte. À l’inverse, les agences qui ont des mandats numériques, de sites Web ou de repositionnement de marque peuvent poursuivre leur travail.

Certaines agences ont aussi eu de nouveaux mandats avec des industries très actives durant cette période, mais je ne crois pas que cela vienne combler le manque à gagner.

Êtes-vous préoccupée de la situation ?

D.V. : En fait, tout va dépendre de quand la reprise aura lieu. Si c’est le 1er mai, ça restera comme un mauvais 2e trimestre. Si ça se poursuit, ça peut-être plus inquiétant.

Il faut bien voir que c’est difficile pour tout l’écosystème : nos médias locaux (NDLR : en témoigne la suspension de la version papier du Soleil et des autres médias de CN2I), les maisons de production publicitaires, les artistes, les pigistes… Tout le monde est frappé de plein fouet.

Il faut donc trouver des solutions qui placent l’humain en avant plan tout en permettant aux entreprises de survivre durant cette crise. Il faut garder les emplois à long terme : c’est l’objectif numéro 1.

Qu’en est-il justement au niveau des employés ?

D.V. : Il y a eu certaines mises à pied temporaires, le temps que la crise passe, mais pas de licenciement. On ne parle pas de mises à pied massives. Du moins pas encore, on est au début de la crise.

Il faut bien voir que personne ne veut perdre ses équipes, donc les agences font tout pour conserver leurs gens.

La priorité du moment des dirigeants, c’est vraiment de prendre soin de leurs équipes. Il y a les mises à pied mais aussi le stress de vivre en isolement. Le télétravail amène en effet des défis pour des jeunes familles mais aussi pour ceux qui sont seuls 24/24.

On a donc partagé ensemble quelques solutions pour aider les agences. Comme par exemple organiser des 5 à 7 virtuels, des lunchs virtuels… Une agence partageait même l’idée d’organiser un bingo interactif !

Il y a plein d’initiatives qui vont voir le jour pour rendre le télétravail un peu plus excitant et garder contact ensemble. Il est en effet important de rester connecté. Car  n’oublions pas qu’il va y avoir une reprise donc il faut aider les agences et les entreprises à survivre et à la préparer.

N’oublions pas que le BEC existe aussi. Une ligne d’entraide gratuite est accessible pour toutes personnes qui en auraient besoin.

Le gouvernement a annoncé la fermeture de toutes les entreprises « non-essentielles ». Pouvez-vous nous rappeler la situation concernant les agences ?

D.V. : En fait, la consigne, c’est de ne pas se rendre au bureau et éviter les déplacements. Mais si on continue à faire du télétravail, il n’y a pas de problème. Bien au contraire, cela continue de faire rouler l’économie. Le ministre Fitzgibbon a bien confirmé que le télétravail et le commerce en ligne pouvaient continuer.

De toute façon, la presque totalité des agences étaient déjà en télétravail. Cela n’a donc pas beaucoup changé les choses.

À ma connaissance, il n’y a pas eu de fermeture d’agence. Tout le monde continue.

Quelles sont vos recommandations à vos membres et à leurs clients ?

D.V. : Nous sommes dans une crise économique sans précédent. Pour moi, le plus important c’est d’être patient et de prendre soin des gens. Et de rappeler qu’il va y avoir une reprise !

Il faut donc continuer, pour les entreprises, à investir intelligemment en marketing malgré la crise. Cela va les aider lors de la reprise.

Certains se demandent s’il faut tout arrêter. La réponse est non. Il ne faut pas être trop opportuniste non plus, mais on va constater, je pense, une plus grande loyauté des consommateurs envers les marques qui les auront soutenus intelligemment pendant cette crise.

Donc il y a toujours une réflexion à avoir au niveau marketing. Le message est donc de continuer les investissements car il va y avoir une reprise. D’autant que les médias en ont cruellement besoin ! Il faut donc appuyer le local et continuer à faire des plans médias responsables, même dans ce contexte.

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Pour plus d’informations sur le COVID-19, voici le site officiel du gouvernement.



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