Dans les coulisses de la Factry, la nouvelle école montréalaise pour apprendre… la créativité !
Par Kévin Deniau
6 novembre 2018
En 2016, naissait la Factry, la première école dédiée à la créativité. Aujourd’hui logée en plein coeur de Montréal, nous sommes allés voir de l’intérieur à quoi cela ressemblait. Reportage en photos.
C’est une école d’un genre un peu particulier. Installée depuis septembre 2017 dans l’ancienne gare Windsor, à Montréal, en plein coeur du quartier de l’innovation, la Factry est la première école des sciences de la créativité au Québec.
Une enseigne lumineuse indique la couleur dès l’entrée. A l’intérieur, une grande aire ouverte, baignée de la lumière naturelle des grandes baies vitrées, qui donnent sur la rue Saint-Antoine Ouest. Le chuchotement est de rigueur, un cours est justement en train d’être donné.
Stéphanie Lebon, la nouvelle directrice communications et marketing, me fait la visite. Au centre de l’espace, une grande cuisine.
Ce n’est pas un hasard, assure-t-elle. C’est en effet propice pour les échanges et cela donne lieu à de nombreuses activités lors du dîner. »
A l’entendre, le lieu ferait d’ailleurs partie intégrante de la pédagogie.
L’espace est librement modulable en fonction du style de la formation ou du nombre de personnes. Les apprenants ne savent pas à l’avance où elle se déroulera, cela change chaque jour. Ce qui permet de changer sa façon d’aborder une problématique. »
Des images collées au mur, des post-it, des crayons effaçables, du scotch à disposition… Tout est réuni pour laisser en effet libre cours à sa créativité.
Puis, nous nous rendons à la « piscine », un autre espace à proximité, où sont réalisés des brainstorming, du yoga ou de la méditation.
Au sol, des petits tabourets installés en cercle. Au plafond… des élastiques tendus, donnant l’air d’une gigantesque toile d’araignée ! Sur le côté, les « frigos », de grands tableaux blancs qui servent d’outils pédagogiques.
« On n’a pas inventé l’ampoule en réinventant la chandelle »
C’est ici que nous rejoint Hélène Godin, la responsable de la création et des programmes pédagogiques de la Factry. Cette dernière fait également partie de l’équipe fondatrice de cet organisme sans but lucratif, créé en 2016, avec deux anciens de SidLee, Philippe Meunier et Marie Amiot.
Nous venons tous les trois du milieu des communications, explique-t-elle. Et le pari que nous avons fait, c’est de se dire que dans un monde en profond changement, la compétence clé pour les aborder, c’est la créativité. C’est très important pour faire face aux enjeux du XXIe siècle. Et le processus créatif, cela s’apprend ! »
Hélène Godin se souvient notamment des bootcamp créatifs organisés avec SidLee. Le principe ? Des cerveaux différents, de plusieurs disciplines, du monde entier, appelés à venir résoudre des problématiques globales ensemble, avec un processus créatif intensif.
Quand on a touché à ça, on s’est dit que cela devrait faire école ! Il s’est vraiment passé quelque chose d’extraordinaire. La transdisciplinarité est d’ailleurs un des principes fondateurs de la Factry. Des cerveaux qui pensent différemment offrent une richesse unique », lance Hélène Godin.
Aujourd’hui, l’école, qui compte 8 salariés, offre une quinzaine de formations pour les professionnels : Leadership créatif, Implanter une culture data, Trouver son X, ou encore les techniques du brainstorming ou de la visualisation des données.
Ici, pas de cours magistraux ni de professeurs. On parle de maîtres d’atelier et les formations sont dispensées en ateliers (d’une demi-journée ou d’une journée) ou en cours (de trois à six jours). A chaque fois mêlant des groupes multidisciplinaires.
Cela n’est pas réservé aux personnes qui travaillent dans l’industrie créative. Au contraire, nous souhaitons démocratiser ces enseignements à tous les métiers et les industries. Les compétences créatives peuvent servir vraiment tous les milieux d’affaires. Nous apprenons à adopter les bonnes postures », souligne Hélène Godin.
Former la relève
Les fondateurs voulaient donc faire une école de créativité car l’industrie en avait besoin. Et comme les écoles ne suffisent pas à la tâche, la Factry devient aussi une solution pour bâtir la relève du futur.
En association avec le Collège Sainte-Anne, autre partenaire-fondateur de la Factry, par l’intermédiaire de son PDG, Ugo Cavenaghi, des formations sont aussi distillées aux étudiants.
Il y a réellement des méthodes pour apprendre la créativité. Quand on regarde les compétences du XXIe siècle, on parle beaucoup d’écoute, d’empathie, de la recherche du sens de la mission. On est beaucoup dans le savoir-être au final. Et tout cela, ça ne s’enseigne pas à l’école mais à la Factry ! », sourit Hélène Godin.
Du brouhaha commence à se dégager de la salle d’à côté. C’est la pause. Les apprenants échangent dans la cuisine. D’autres, rallument leur téléphone, interdit durant les cours. Pour bien faire la rupture !
Avant de se quitter, Hélène Godin me donne son ambition : faire de la Factry un point lumineux rayonnant ici, notamment auprès des universités, et à l’international.
D’ici là , l’école espère devenir autonome financièrement d’ici deux ans.
Et au fait : pourquoi ce nom ?
A l’époque, les gens d’ici allaient travailler à la factory, la factry pour les francophones. C’est ainsi un jeu de mot qui fait le lien entre la révolution industrielle des années 1850 et la révolution créative que nous vivons présentement !
Retrouvez ci-dessous le diaporama photo complet de la visite :
(cliquez sur les flèches aux extrémités pour les faire défiler)
Découvrez l’envers du décor d’autres organisation québécoises de l’industrie :
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