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Facebook contourne les bloqueurs de pub: mauvaise nouvelle ou opportunité à saisir?

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Le 9 août 2016, Facebook a annoncé son intention de contourner les bloqueurs de publicités sur sa plateforme: mauvaise nouvelle ou possible espoir de voir évoluer la qualité des publicités? On en parle avec Sarah Benmaza, VP Opérations et Stratégie chez AOD Marketing.

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Le succès des bloqueurs de publicité démontre deux choses: d’une part, que les internautes apprécient de pouvoir (plus ou moins) contrôler ce qu’ils lisent sur le Web, d’autre part, que les publicités qui leur sont présentées ne leur conviennent pas. Trop intrusives, gâchant leur expérience en ligne, la plupart des publicités sont en effet mal reçues par les internautes qui s’empressent de les bloquer à l’aide de programmes type Adblock.

Oui mais voilà: sans publicité, les sites, et notamment les sites de contenus, ne peuvent tout simplement pas vivre. Elles sont leur source principale de revenus et ça, les utilisateurs ne le savent pas, ou l’oublient trop vite. Eh non, sur Internet, rien n’est gratuit.

Si l’on ne permet pas aux éditeurs de contenus de se rémunérer, il ne restera que les plus gros, ceux capables de survivre. Or, ce qui est intéressant avec ces sites, c’est d’avoir de la diversité de tons, de contenus… Les bloqueurs de publicité menacent les éditeurs plus fragiles», explique Sarah Benmaza, VP Opérations et Stratégie à l’agence AOD Marketing.

Selon TechCrunch, Facebook a modifié la programmation des encarts publicitaires afin que les bloqueurs de publicité ne puissent plus les distinguer du reste des contenus. Une décision très défensive, qui n’est pas sans rapport, selon Mme Benmaza, avec la dernière mise à jour du système d’exploitation d’Apple, sortie en septembre dernier, et qui permet aux utilisateurs d’installer des bloqueurs de pub sur leur mobile.

La publicité mobile représente entre 70 et 80% des revenus de Facebook: c’est énorme! Et sachant que les gens naviguent de plus en plus sur le Web via leur appareil mobile et des applications, le fait qu’Apple autorise l’installation de bloqueurs sur ses smartphones est très dérangeant pour Facebook. Je pense que ça l’a poussé à réagir». 

Pour faire passer la pilule auprès de ses utilisateurs, Facebook mise sur l’aspect «contrôle»: dans un communiqué, le géant du Web explique en effet que les internautes pourront déterminer leurs préférences publicitaires dans le menu du même nom. Un menu qui n’est pas nouveau mais que Facebook a décidé de modifier pour laisser plus de marge de manoeuvre à ses abonnés.

La publicité trop intrusive dérange vraiment les gens, qui sont devenus extrêmement méfiants. Ils ont peur du tracking, du manque de contrôle, ils ne savent pas à quel point ils fournissent des données privées aux annonceurs. Que Facebook veuille leur donner davantage de pouvoir est donc plutôt une bonne nouvelle en soi, mais toute la question est de savoir comment cela va être fait, si ça va bien marcher, etc.»

Finalement, ainsi que l’explique Sarah Benmaza, cette annonce de Facebook pourrait être une excellente occasion de faire le point sur un modèle de gestion des publicités en ligne qui touche à sa fin: si les consommateurs doivent accepter la publicité, aux annonceurs de faire des efforts pour la rendre de meilleure qualité.

L’IAB (Interactive Advertising Bureau, l’autorité de régulation de la publicité, ndlr.) pourrait par exemple jouer de son influence et promouvoir des normes en régulant les publicités qui gâchent l’espace de l’utilisateur, comme les pop-ups intempestifs qui bloquent la lecture et qui détériorent son expérience globale. Ce type de pub a fait beaucoup de mal. Il est temps de penser à un nouveau modèle qui satisfasse à la fois les utilisateurs, les annonceurs et les éditeurs de contenus», conclut Sarah Benmaza. 

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