Les médias sociaux personnels au travail : on dit oui?
25 mai 2018
Une nouvelle étude du chercheur Lorenzo Bizzi dresse un portrait contrasté de l’usage des médias sociaux personnels (Facebook, LinkedIn, Twitter) au travail : frein à la productivité pour les uns, facteur d’engagement pour les autres, il semble que la pratique ne peut être complètement enrayée, ni condamnée.
Les pertes de temps et de productivité sont le reproche le plus fréquent et le plus évident que l’on fait aux médias sociaux. À titre d’exemple, une étude de 2016 effectuée par la firme TeamLease suggère que les employés passent jusqu’à 32 % de leur temps sur leurs médias sociaux et qu’il en résulte une perte de productivité de 13 %.
Quand on demande aux employeurs comment les employés procrastinent au travail, les médias sociaux sont rapidement pointés du doigt. (Il s’agit de la 4e sources de perte de temps, derrière le cellulaire et les textos, l’Internet et le potinage, selon un sondage de 2016)
Pourtant, les employés ont une tout autre vision de la réalité. Le chercheur Lorenzo Bizzi rapporte dans un article de la HBR qu’une large majorité des travailleurs (82%, pour être précis) estiment que les médias sociaux favorisent leurs relations de travail et 60 % considèrent que ça les aide dans le processus de prise de décision.
Dis-moi avec qui tu « chattes », je te dirai si ça vaut le coup…
Dans son étude, le chercheur Lorenzo Bizzi prend soin de distinguer deux usages différents que l’on peut faire des médias sociaux. D’un côté, il y a ceux qui les utilisent pour communiquer avec des personnes en dehors de l’organisation (appelons-les le groupe A). De l’autre, il y a ceux qui utilisent les plateformes pour tisser des liens avec les collègues (appelons-les le groupe B).
J’ai découvert que les employés qui engageaient des interactions en ligne avec des collègues (groupe B) avaient tendance à être plus motivés au travail et généraient plus d’idées innovantes dans leur travail. Mais quand les employés interagissent avec des individus à l’extérieur de l’organisation (groupe A), ils ont tendance à être moins motivés et ils ont moins le sens de l’initiative », affirme le chercheur.
Ces observations amènent le chercheur à conclure que le médium n’est pas mauvais en soi. C’est plutôt l’usage que l’on en fait qui peut devenir problématique.
Les employés qui interagissent avec des collègues partagent des expériences de travail enrichissantes, mais ceux qui se connectent en dehors de l’organisation sont distraits et improductifs. »
Un bémol…
Tout n’est pas rose pour autant du côté des employés qui utilisent les médias sociaux à bon escient (groupe B). Ils posent en fait un problème de rétention. Car c’est ce groupe qui démontre la plus grande propension à s’informer sur les autres organisations de leur champ professionnel (76 % contre 60%, voir graphique ci-bas) et à utiliser les médias sociaux pour chercher un autre emploi (47% vs 25%).
Difficile de contenir son ambition, quand on est motivé par son travail !
Source : HBR
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