Offres d’emploi: les employeurs québécois plus transparents sur le salaire que le ROC ? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Source : Sora Shimazaki - Pexels 19 avril 2022 Un sondage mené en février dernier révèle un fort parti pris des employeurs québécois pour le dévoilement des sal Source : Sora Shimazaki - Pexels 19 avril 2022 Un sondage mené en février dernier révèle un fort parti pris des employeurs québécois pour le dévoilement des sal Rating: 0

Offres d’emploi: les employeurs québécois plus transparents sur le salaire que le ROC ?

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Source : Sora ShimazakiPexels

19 avril 2022

Un sondage mené en février dernier révèle un fort parti pris des employeurs québécois pour le dévoilement des salaires dans les offres d’emploi. Près de 3 employeurs québécois sur 4 (73%) disent chiffrer leurs affichages… contre seulement 57% dans le reste du Canada.

En regardant de plus près le sondage mené par Censuswide auprès de 1 000 employeurs canadiens – dont 250 québécois, il est intéressant de voir que peu d’employeurs regrettent le choix de la transparence, et ce, aussi bien au Québec que dans le reste du Canada.

  • 88 % des employeurs canadiens et québécois s’entendent pour dire que la pratique a été « bénéfique dans le processus d’embauche »;
  • 72 % des employés québécois sont aussi d’avis que la divulgation des salaires leur a permis de « réduire les écarts salariaux » entre les sexes (70% dans le cas des employeurs canadiens).

Il ne faut toutefois pas se faire d’illusions sur la vertu des employeurs. La raison principale de divulguer les salaires publiquement est – dans 66% des cas – pour s’assurer que les candidats soient « à l’aise avec la rémunération du poste », suivi d’une volonté de « transparence » à 63%, de se démarquer des concurrents (49%)… et, en queue de peloton, de réduire les inéquités salariales (35%).

Dans le camp de ceux qui préfèrent garder les salaires « secrets », on évoque les raisons suivantes pour maintenir une telle pratique:

  • 46% le font pour tenir compte de l’expérience et les compétences du candidat dans l’offre salariale;
  • 40% pour laisser place à la négociation;
  • 21% pour ne pas repousser un candidat pour qui le salaire affiché ne serait pas suffisant.

Une pratique qui plaît aux recruteurs et aux candidats

Dans une publication récente sur LinkedIn, le spécialiste en marque employeur et en rédaction d’affichage de poste Vincent Mazrou annonçait ses couleurs sur le sujet :

Achèteriez-vous une maison sans en connaître le prix? Non? Alors pourquoi accepteriez-vous un emploi sans en connaître le salaire? »

Plus largement, Vincent Mazrou voulait initier une réflexion sur la pertinence de divulguer cette « information cruciale » par l’employeur dès le « premier point de contact » avec le candidat potentiel. En commentaires, plusieurs recruteurs ont signifié leur appui à une plus grande transparence des salaires dans les offres d’emploi, quitte à indiquer une « fourchette de salaires ».

Des travailleurs ont par ailleurs montré un certain agacement envers ceux qui s’entêtent à inscrire «salaire à déterminer» dans leurs affichages.

Dans les dernières années, j’ai perdu un temps considérable à faire des entrevues téléphoniques et des premières rencontres sans même avoir une idée du salaire qui allait m’être offert, raconte Alexandre Poirier, acheteur dans une entreprise de produits environnementaux. Tout cela pour finalement apprendre que mes attentes ne pouvaient être atteintes!» conclut-il avec amertume.

Alexandre Poirier aimerait que les employeurs prennent la responsabilité d’aborder ce sujet délicat.

Quand on se cherche un emploi, on ne devrait pas se sentir coupable ou mal à l’aise de demander combien on sera payé… C’est pourtant le cas et ce réflexe est naturel. Donc, à mon avis, ce n’est pas à l’employé potentiel de poser la question. De toute manière, quel est le but de ces annonces affichant un « salaire à déterminer » ? J’ai du mal à comprendre. Ça fait perdre du temps à l’employeur et aux candidats. Le salaire, ce n’est pas tout, mais c’est quand même la base! »

Voilà qui est dit. Par chance, une majorité d’employeurs québécois sont déjà alignés sur cette idée!


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