Pigistes : comment établir sa facturation ? Reviewed by Philippe Jean Poirier on . [caption id="attachment_67499" align="aligncenter" width="709"] Photo : Ali Yahya / Unsplash[/caption] 16 août 2019 Quand on se lance à son compte, il n’existe [caption id="attachment_67499" align="aligncenter" width="709"] Photo : Ali Yahya / Unsplash[/caption] 16 août 2019 Quand on se lance à son compte, il n’existe Rating: 0

Pigistes : comment établir sa facturation ?

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Photo : Ali Yahya / Unsplash

16 août 2019

Quand on se lance à son compte, il n’existe pas de cadre de référence préétabli sur la manière de facturer ses clients. Chaque pigiste y va comme il pense, compte tenu de son expérience, mais aussi des attentes et des contraintes de ses clients. Voici un petit tour d’horizon des questions de facturation les plus fréquentes, assorties des réponses de professionnels aguerris, qui ont travaillé à leur compte à un moment ou un autre de leur carrière.

Comment établir un tarification de base ?

Si certains pigistes ne se fit qu’à la valeur du marché (combien les agences paient de l’heure, du mot ou pour un livrable en particulier), d’autres font d’abord une vérification préalable avant de fixer leur tarif. Ils évaluent leur coût de « production », pour savoir si le tarif qu’ils ont en tête leur permettra de vivre de leur pige.

Je me suis fait une matrice de prix qui me permet de calculer des per diems pour le bureau et autres dépenses fixes (déplacements, connexion Internet, etc.) explique le consultant informatique Félix Godbout. Et, aussi, je connais le temps par actions ou livrables. Je me sers de ma matrice pour sortir mes soumissions. Je m’assure donc de ne pas faire du travail gratuit… parce que mes clients aimeraient trop cela! »

Rachelle Houde Simard, stratège numérique et pigiste à ses heures, abonde dans le même sens :

Le plus important, selon moi, en tant que pigiste, est de calculer quel montant après impôts il te faut pour survivre par mois, incluant toutes tes dépenses personnelles et professionnelles. Divise ce montant par le nombre d’heures que tu veux travailler, et ça te donne une idée du tarif horaire à viser. Ensuite, tu regardes toutes les tâches que tu dois faire pour accomplir le mandat dans un mois. Ouvre un chiffrier et estime une quantité d’heures pour chaque tâche. Avec ton tarif horaire, ça te donne une bonne base de négociation. »

Dois-je facturer à l’heure ou à l’acte ?

Le dilemme se pose aussi de savoir s’il est préférable de facturer à l’heure ou à l’acte. Dans certains cas, la tradition impose l’un ou l’autre (bien souvent, les traducteurs facturent à l’heure et les rédacteurs, au mot). Or, sur le Web, on a souvent une latitude pour négocier. Quel modèle privilégier ?

La pigiste Suzanne Scacca a analysé les avantages et inconvénients des deux approches dans un article de Smashing Magazine. L’avantage d’une facturation à l’heure est que l’on s’assure de ne jamais travailler gratuitement. Car, dans le modèle du forfait, il arrive parfois que l’on engloutisse les heures pour terminer un mandat plus compliqué que l’on imaginait au départ.

Il y a toutefois une contrepartie, prévient-elle. Quand on facture à l’heure, le client devient soudainement très intéressé de savoir combien d’heures on a mis chaque partie du projet. Ça ouvre la porte à la « micro-gestion », et ça coupe court à toute discussion sur ce qui est vraiment important : le résultat!

Que faire quand un client demande de nombreux suivis non facturés ?

Le temps de gestion et les suivis ponctuels devraient toujours être comptabilisés et facturés, soutient Rachelle Simard Houde. Ça fait partie intégrale de l’offre de service. Personnellement, je calcule aux quarts d’heure pour que ce soit respectable. Par précaution, c’est également préférable de prévoir dans la proposition de départ entre 10-20% du temps évalué au besoin d’accompagnement. »

Puis-je facturer les déplacements ?

Malgré tous les moyens technologiques à leur disposition, certains clients insistent pour rencontrer leurs pigistes en personne, ce qui implique un précieux temps de déplacement. Peut-on le facturer ?

Les avis sont partagés sur le sujet. Certains croient que tous les frais supplémentaires occasionnés par un mandat peuvent ou même doivent être facturés en sus. D’autres choisissent plutôt de l’inclure dans leur tarif horaire (voir première question) pour éviter d’embêter le client avec des frais accessoires.

C’est l’approche de Frédéric Tremblay-Naud, directeur numérique et ancien pigiste :

Personnellement, je ne facture pas mes déplacements aux clients. Mon tarif horaire prend en considération que j’aurai parfois à me déplacer, et je m’organise pour maximiser mes déplacements. Ça m’évite d’avoir à confronter le client pour des frais accessoires, et ça permet au client de faire affaire à mes services quand bon lui semble, tout en facilitant ses prévisions budgétaires. Je n’ai jamais eu de client qui abuse de la situation. Mais je ne me déplace pas en bas de 3 h, peu importe le client.”

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