Quelles sont les nouvelles tendances à suivre en relations publiques ?
Par Kévin Deniau
25 octobre 2018
Quatre experts des RP étaient réunis ce mardi 23 octobre, à Montréal, lors de la journée de conférences AgendaPR, pour parler de l’avenir de la profession. Voici les faits saillants à retenir de la discussion.
Cette dernière conférence de la journée, animée par Thara Tremblay-Nantel de l’agence éponyme, rassemblait
- Franceska Dion, la présidente et fondatrice de l’agence FDM
- Isabelle Verreault, la directrice générale d’Hill+Knowlton Stratégies au Québec
- Nathalie Bergeron, la directrice générale & associée de FleishmanHillard HighRoad et nouvelle vice-présidente de l’ACRPQ
- et enfin, Pierre Gince, le fondateur de Mesure Média.
Toujours plus de données
Ce dernier a d’ailleurs commencé par rappeler que nous étions dans une tendance mondiale d’évaluation et qu’il était de plus en plus possible de tout mesurer avec des données. Une évolution importante quand on connaît la difficulté de la mesure d’impact des campagnes de relations publiques.
Nous constatons également une évolution des attentes des clients, ajoute Isabelle Verreault, qui sont désormais plus à la recherche d’un taux de conversion donc on essaie de se concentrer sur des retombées plus qualitatives que quantitatives ».
Un constat partagé par Nathalie Bergeron :
Il est important d’établir les indicateurs de performance d’une campagne en amont, en fonction de ce que le client demande. Sans oublier de réaliser un audit au préalable pour savoir d’où l’on part ».
Pour Franceska Dion, l’évaluation doit aussi porter sur ce qui est dit dans les retombées et voir si cela a été positif. De ce point de vue, il convient de bien éduquer les clients sur la différence entre notoriété et conversion, qui sont, en soi, deux objectifs différents. Cette dernière est également d’accord avec la notion de qualitatif :
Nous, au Québec, pour une campagne « style de vie », on fait par exemple une sélection d’une quarantaine de personnes bien ciblées. Pas plus. »
Toujours plus de valeur ajoutée à apporter aux journalistes
Une des conférences du matin donnait la parole aux journalistes. Cela donnera lieu à un autre article prochainement sur Isarta. Les intervenants ont souligné l’évolution de ce métier et l’adaptation nécessaire qui doit s’opérer en conséquence côté RP.
D’un côté, les salles de presse sont de plus en plus réduites et de l’autre, les journalistes doivent faire plus, être sur Twitter, faire de la vidéo, écrire deux à trois articles par jour… Nous devons donc leur fournir plus de valeur ajoutée. On doit les aider à construire leurs histoires et leur rendre le travail plus facile », explique Nathalie Bergeron
Cette démarche commence dès la constitution de la liste de presse : pourquoi cette personne est sur la liste, quel angle sera intéressant pour lui?
Pour Pierre Gince, la confiance est clé :
En RP, on repart toujours de sa précédente campagne. Si on a réussi à instaurer une bonne relation, à bien cibler son journaliste, il va avoir confiance. L’inverse est aussi vrai : si on a bâclé son précédent courriel et fait un envoi de masse par exemple, le journaliste va s’en rappeler et on aura perdu de notre crédit ».
Nathalie Bergeron insiste sur cette notion.
Il faut maximiser l’opportunité que l’on a au téléphone avec le journaliste. On a 30 secondes pour pitcher son sujet donc on n’a pas le temps de demander s’il a bien reçu notre communiqué, ce que les journalistes n’aiment pas trop d’ailleurs »
Et le marketing d’influence dans tout cela ?
Grande tendance en essor constant depuis quelques années, le marketing d’influence ne pouvait pas échapper aux discussions. D’autant qu’il est devenu une partie intégrante des RP. Mais attention à bien procéder avec méthodologie dans ce domaine.
Il ne faut pas s’associer avec des chiffres mais avec des personnes qui ont un lien avec la marque, assure Isabelle Verreault. On essaie de travailler dans un mode collaboratif et à long terme avec des influenceurs, de notre côté, en n’allant pas forcément vers des vedettes mais vers les personnes qui sont pertinents pour nos marques.
Pierre Gince confirme. Il est important selon lui d’avoir des outils qui permettent d’évaluer la véritable qualité d’un influenceur avant d’accorder sa confiance. En citant l’exemple d’un blogueur allemand avec qui ils envisageaient de travailler avant de se rendre compte « qu’il avait des photos de lui dans sa salle de bain que l’on n’aimerait pas voir associé avec une marque ! »
Franceska Dion ajoute également qu’il faut laisser la place aux créateurs de contenus.
Ils doivent faire partie prenante de la création du contenu. Cela veut dire, qu’il ne faut pas attendre le dernier moment pour leur dire ce qu’on attend d’eux. »
Pour elle, la grande force du marketing d’influence est justement qu’il permet de connaître la performance d’une campagne en temps réel avec les commentaires ou les liens cliqués.
Nathalie Bergeron précise aussi qu’il est important de protéger le consommateur avec les références #pub #ad dans ce type de publication, comme nous l’expliquions il y a quelques semaines.
Mais en même temps, il ne faut pas que cela sonne trop brand et que cela ne soit pas en lien avec ce qu’il ou elle fait d’habitude. Ça va se voir pour sa communauté et ce n’est bon pour personne », précise-t-elle.
Au final, Isabelle Verreault conclut par ce constat :
On n’a jamais créé autant de contenus. Car il faut aujourd’hui travailler sur différentes plateformes à la fois. Cela implique d’être plus créatif et stratégique ! »
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