Semaine de 4 jours chez Canidé : Retour d’expérience 1 an après Reviewed by Philippe Jean Poirier on . «Un jour, nos petits-enfants vont peut-être regarder en arrière et dire : 'mon Dieu, cinq jours par semaine, ça n’avait aucun sens!' »dit Rachel Desbiens-Despré «Un jour, nos petits-enfants vont peut-être regarder en arrière et dire : 'mon Dieu, cinq jours par semaine, ça n’avait aucun sens!' »dit Rachel Desbiens-Despré Rating: 0

Semaine de 4 jours chez Canidé : Retour d’expérience 1 an après

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«Un jour, nos petits-enfants vont peut-être regarder en arrière et dire : ‘mon Dieu, cinq jours par semaine, ça n’avait aucun sens!’ »dit Rachel Desbiens-Després, fondatrice et présidente-directrice générale de Canidé (courtoisie)

9 janvier 2024

Depuis un an, les employés de l’agence Canidé travaillent une journée de moins par semaine. Avec ce congé du vendredi, leur semaine de travail est passée de 37,5 heures à 32 heures, sans réduction de salaire ou d’avantage sociaux. L’agence y trouve son compte, tous les indicateurs RH sont à la hausse.

Que de chemin parcouru… depuis qu’une manchette insolite provenant de la Nouvelle-Zélande, en 2018, nous apprenant qu’une entreprise locale avait offert à ses employés de travailler une journée de moins pour le même salaire.

Et puis il y a eu une cascade de projets-pilotes, aussi bien dans de grandes entreprises (Microsoft Japon) que dans de petites entreprises. Dont l’agence Canidé, qui a fièrement souligné, en novembre, dernier un an de pratique.

Nous avons toujours été à l’affût des tendances entourant le bien-être des employés, nous a confié Rachel Desbiens-Després, fondatrice et présidente-directrice générale de Canidé. Ma conviction, c’est qu’un employé qui se sent bien va être un employé engagé, performant et va donner le meilleur de lui-même au travail. »

Transparence

Les résultats internes soutiennent cette conviction : un an après avoir amputé sa semaine d’une journée, le taux de roulement a diminué de 67%, le taux d’absentéisme a diminué de 40%, alors que le niveau d’énergie global a augmenté de 6% et niveau de créativité, de 6%, soutient la présidente.

Tout changement va avoir sa période de lune de miel, mais aussi d’agitation et de doute, prévient-elle. Or, si c’est vraiment la mission de l’équipe, nous allons trouver les solutions pour le faire. C’est très important d’avoir une conversation en continu avec les employés. Chaque jeudi, nous avons une tribune pour dire comment ça se passe; les gens se donnent des astuces. Il y en a pour qui c’était plus facile. D’autres pour qui c’était plus difficile. Nous l’avons fait en équipe, en s’entraidant. »

Pour réussir la transition, Rachel Desbiens-Després prône aussi la transparence avec les partenaires externes.

Rien n’a été laissé à l’improviste, on avait un plan de communication à la fois interne et externe. Chacun de nos clients a été rencontré. Nous avions préparé un petit document explicatif sur la raison du changement – quels seraient les impacts sur eux? Quelles étaient les solutions? Comment gérer une urgence le vendredi, par exemple. En les rencontrant, ils ont eu un espace pour s’exprimer et poser des questions. Je crois que ça a été ça, la clé du succès. »

Vers une normalisation

Après un an, la semaine de 4 jours n’est plus un projet pilote, mais bien la norme. Et Rachel Desbiens-Després souhaite que la bonne nouvelle se propage.

Nous sommes rendus à une époque où, avec toute la technologie à notre disposition, et avec toutes les réflexions sur le bien-être et la santé mentale, il est temps de poser des actions concrètes. La semaine de 4 jours, c’est une action qui a beaucoup de bénéfices et qui peut s’appliquer dans toutes sortes d’industries. Bien sûr, ça prend du travail, de la réflexion, mais pour moi, je souhaite vraiment que ça devienne la nouvelle réalité au Québec et ailleurs… Un jour, nos petits-enfants vont peut-être regarder en arrière et dire : ‘mon Dieu, cinq jours par semaine, ça n’avait aucun sens!’ »


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