« Vers une utilisation consciente de nos réseaux sociaux : comprendre la valeur des influenceurs » Reviewed by La Rédaction on . 12 janvier 2022 Ann-Florence Brouillard, directrice générale Brouillard, directrice générale de l'agence éponyme, revient sur l'histoire du vol de Sunwing et de 12 janvier 2022 Ann-Florence Brouillard, directrice générale Brouillard, directrice générale de l'agence éponyme, revient sur l'histoire du vol de Sunwing et de Rating: 0

« Vers une utilisation consciente de nos réseaux sociaux : comprendre la valeur des influenceurs »

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12 janvier 2022

Ann-Florence Brouillard, directrice générale Brouillard, directrice générale de l’agence éponyme, revient sur l’histoire du vol de Sunwing et des influenceurs. Dans ce texte, elle démystifie le statut des influenceurs afin que les gens comprennent mieux qui ils sont et ce qu’ils font.

On veut tous savoir qui sont les fameux « influenceurs » qui défraient la manchette pour leurs frasques en plein vol. Pendant qu’on cherche leur identité à tout prix et qu’on les attend de pied ferme à Montréal, pourquoi ne pas en profiter pour revoir et éclaircir le concept des « influenceurs », pour essayer de mieux le comprendre.

Dans l’histoire en question, les « influenceurs » sont pour la plupart de jeunes adultes ayant participé à des émissions de téléréalité québécoises, ce qui leur procure, pendant et surtout après l’aventure, une base « d’abonnés » importante sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Instagram et maintenant TikTok. Celle-ci est constituée majoritairement de l’auditoire de l’émission qui souhaite suivre les participants dans leur quotidien et bien sûr, de plusieurs curieux.

La présence de ces nouveaux « influenceurs » dans l’espace public s’explique simplement par la popularité des émissions de téléréalité et par l’intérêt qu’ont monsieur et madame tout le monde à continuer à suivre les participants en dehors du petit écran, après leurs aventures.

En jouissant de la visibilité à grande échelle qu’offre ces émissions au Québec, les participants font soudainement partie du paysage du showbiz québécois et deviennent naturellement ce qu’on appelle des « influenceurs », en raison de leur statut rapide de visage connu ayant un « profil actif, au nombre d’abonnés en grande croissance » sur les réseaux sociaux.

Ayant centralisé l’intérêt de dizaines et souvent de centaines de milliers de personnes sur leur profil en ligne, ces « nouvelles vedettes » peuvent ensuite utiliser leurs plateformes de réseaux sociaux pour interagir avec une large communauté.

Au-delà de l’interaction organique, l’influenceur peut choisir de monétiser son nouveau pouvoir, soit son influence, auprès du public qui le suit, en acceptant des collaborations rémunérées pour créer du contenu ou passer certains messages publicitaires.

Aujourd’hui, on utilise malheureusement à tort et à travers le terme influenceur. Ici, il définit un personnage public dont le nombre élevé d’abonnés cumulé sur les plateformes sociales lui permet de « profiter » de sa communauté, et de la « vendre » à des entreprises qui souhaitent viser un public précis et lui passer des messages publicitaires (service, produits, etc.). Certains influenceurs vont plutôt démarrer leur propre compagnie de produits ou de services et vont viser leur propre communauté engagée comme public cible.

Il existe bien sûr plusieurs types d’influenceurs, dont la pertinence varie largement selon de nombreux critères : leur métier d’origine, l’originalité dans la création de leur contenu, le ton et le rythme utilisés, la fréquence des publications, le type de conversation entretenue avec la communauté, la sélection des collaborations selon les intérêts, les valeurs et l’expertise de l’influenceur et de sa communauté, etc.

Les influenceurs “saisonniers”, qui apparaissent dès que les saisons télévisuelles se terminent, se succèdent annuellement et deviennent hyper présents quelques mois, avant, pour la plupart, de tomber dans l’oubli. Parmi ceux-là, ceux qui restent actifs et crédibles auprès de leur communauté, ceux qui se trouvent une niche spécifique, lancent des projets en parallèle, où leur singularité et intérêts personnels sont mis à profit par exemple, vont potentiellement développer une communauté plus riche, intéressée et engagée qui survivra dans le temps.

Certains de ces derniers risquent éventuellement de pouvoir vivre, de façon permanente ou temporaire, de leur « influence ». Ils délaisseront alors l’appellation « influenceur » et deviendront de véritables créateurs de contenu. Rigueur, transparence, éthique deviennent alors essentielles pour assurer le développement de collaborations pertinentes et créatives avec des marques et faire de son influence un métier.

Cela étant dit, on peut maintenant plus facilement départager les types d’influenceurs ou de créateurs de contenu qui se succèdent dans notre feed et plus récemment dans les médias.

Après les déboires de certains, c’est l’occasion de se questionner. Comment bien choisir ce qu’on consomme ? Pourquoi encourager certains contenus ? Et surtout choisir : à qui souhaitons-nous donner la parole sur nos plateformes sociales ? Qu’on les aime ou non, les réseaux sociaux sont là pour rester et le concept de l’influence aussi, alors participons-y positivement et activement pour en faire un lieu enrichissant, amusant et bienveillant pour tous.

Nous sommes le moteur de ces outils, c’est à nous d’en faire la meilleure utilisation possible et de leur donner (ou leur enlever) leur crédibilité.



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