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Sexe, pot, pénurie de talents et droit à la déconnexion : Quelles évolutions RH retenir cette année ?

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Photo Mimi Thian / Unsplash

19 décembre 2018

Sexe, pot et voyages à l’étranger… À certains égards, on a l’impression que l’actualité RH 2018 a été dictée par l’équipe éditoriale du média Vice… Entrée en vigueur d’une Loi qui répond au mouvement #moiaussi (sexe), légalisation du cannabis (pot) et multiplication des missions de recrutement à l’étranger (voyages). Voici notre bilan RH 2018.

1. Une pénurie qui atteint des sommets

Je ne serai pas original en disant cela – car on en parle depuis une dizaine d’années – mais la pénurie de main-d’œuvre atteint désormais des taux records, dit Didier Dubois, stratège en marketing RH chez HRM Groupe. Avant, elle était circonscrite aux secteurs des TI et de l’ingénierie. Depuis un an, on sent que ça s’étend à tous les types d’emploi. J’entends des entrepreneurs me dire qu’ils doivent ralentir la production, faute de personnel! »

Conséquence : les employeurs sont plus que jamais à l’affut des nouvelles tendances en termes de recrutement. À titre d’exemple, Didier Dubois remarque qu’ils ont massivement investi Instagram, afin de promouvoir leur marque employeur.

Le stratège note aussi un intérêt marqué pour le recrutement à l’étranger :

Il y a deux approches. Soit les entreprises participent aux missions organisées entre autres par Québec International, en France, en Belgique ou autres lieux; ou alors, elles prennent l’initiative de faire venir des gens à leurs frais. »

Didier Dubois

2. Des Milléniaux fatigués

Le désengagement des travailleurs est un fléau qui a cours plusieurs années déjà. Désormais, nous sommes en train d’en observer les conséquences nocives : l’accumulation de stress, la fatigue et la dépression, tout particulièrement chez les Milléniaux.

Ce n’est pas une surprise d’apprendre que, selon la grande enquête annuelle de Morneau Shepell, « l’amélioration de la santé mentale des employés » constitue une priorité pour 48% des dirigeants d’entreprise, de même que « l’amélioration de la santé physique et du bien-être des employés » est importante pour 47 % d’entre eux.

Je crois que nous en verrons les fruits en 2019, avance Didier Dubois. Il y a un courant visant à créer des environnements de travail plus zen, avec l’aménagement de jardin sur le toit, dans certaines entreprises. »

3. Le droit à la déconnexion, une lubie française

En janvier 2017, la France a adopté une Loi sur « le droit à la déconnexion », qui a par la suite initié un débat de ce côté-ci de l’Atlantique. La ville de New York étudie un projet de Loi sur le droit à la déconnexion, déposé par le conseiller Rafael Espinal.

Au Québec, Gabriel Nadeau-Dubois a fait valoir que nous avions le droit de « tirer la plogue », pendant que son parti déposait un projet de Loi de même nature à l’Assemblée nationale. Le sujet a par la suite fait l’objet de quelques chroniques, mais il n’y a pas eu de suite concrète.

Je crois que, en Amérique du Nord, nous sommes très loin de cela, dit Didier Dubois. Les Français ont une mentalité de protection de leur vie privée très différente de la nôtre. Ils acceptent mal de travailler en dehors des heures de bureau. Ici, c’est devenir monnaie courante de répondre à des courriels à toutes heures du jour, et même très tard en soirée! »

Le débat a donc eu cours tout au long de l’année 2018, mais il semble que le verdict soit tombé : non merci… peut-être pour une prochaine fois ?

4. La légalisation du pot : un pétard mouillé ?

On a fait grand cas de la légalisation du cannabis, une Loi en vigueur depuis octobre. La catastrophe annoncée ne semble pas se produire pour le moment :

Le principal impact que l’on observe pour le moment est que les employeurs sont plus sensibilisés à cette réalité, qui existait avant l’entrée en vigueur de la Loi. Ils sont mieux outillés pour aider des employés qui ont des problèmes de consommation. »

Dans les faits, c’est la moitié des dirigeants RH qui prévoient dépoussiérer leur politique relative à l’usage d’alcool et de drogues, pour tenir compte de la nouvelle réalité législative.

5. Quelles leçons tirer du mouvement #moiaussi ?

Si 2017 a été l’année des grandes dénonciations #moiaussi, 2018 est celle des gestes concrets, pris aussi bien dans la sphère politique qu’au sein des entreprises :

Les entreprises ont pris conscience que le phénomène affectait tous les milieux de travail. Elles ont ainsi développé une plus grande sensibilité et sont plus vigilantes. »

La réforme du Code du travail, dévoilée en mars 2018, n’est pas sans doute pas étrangère à cette nouvelle sensibilité :

Le nouveau Code du travail oblige les entreprises à se doter d’une politique formelle de prévention et de traitement des plaintes, en plus de faire passer le délai pour déposer une plainte pour harcèlement psychologique de 90 jours à deux ans », explique Didier Dubois.

 

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