Design thinking Jam 2020 : utiliser l’expérience utilisateur pour lutter contre le racisme systémique
27 novembre 2020
Depuis trois ans, Talsom se donne la mission de faire avancer une cause en organisant un brainstorm collectif selon les préceptes du design thinking lors d’un événement bien nommé: le Design Thinking Jam.
En 2018, l’entreprise technologique a aidé L’Itinéraire à développer une plateforme de paiement en ligne pour ses camelots. En 2019, elle a développé avec Tel-Jeunes un atelier pour aider les jeunes à mieux connecter dans le monde.
Cette année, l’entreprise a utilisé le design thinking pour trouver des solutions au racisme systémique en entreprise.
L’objectif du Design Thinking Jam est de créer un impact positif à travers les gens, l’innovation et la technologie, explique Olivier Laquinte, président de Talsom. On accompagne ainsi un organisme ou une association dans un défi de transformation. »
Pour rappel, le design thinking est une approche de l’innovation centrée sur l’humain. La conception est pensée avant tout sur l’utilisateur, tout en cherchant à créer des services ou des produits innovants.
Chez Talsom, nous faisons du design thinking depuis 4 ans maintenant, explique Éric Dupont, vice-président à l’innovation. Nous utilisons cette méthodologie parce qu’elle est centrée sur l’humain, sur l’utilisateur. Ça nous force à aller parler le plus souvent possible aux gens que l’on veut aider, aux gens pour qui on veut développer un service ou un produit. »
Talsom utilise d’ailleurs cette approche dans le cadre de son offre de service, mais aussi à l’interne, pour mieux gérer ses ressources humaines.
Un Design Thinking Jam contre le racisme
Cette année, Talsom s’est allié à la Jeune Chambre de Commerce de Montréal, à La Maison d’Haïti et au hub entrepreneurial Groupe 3737, afin de réfléchir à la manière de combattre le racisme systémique en entreprise, lors d’une séance collective de design thinking.
Le Design Thinking Jam 2020 s’est déroulé en mode virtuel, le 12 novembre dernier.
Après deux conférences d’introduction sur le racisme systémique en société et en entreprise, les participants se sont divisés en 11 groupes de travail, comptant de 6 à 8 personnes, afin de se pencher sur un enjeu exposé dans une courte vidéo relatant l’histoire d’Il-Elle, un enfant d’immigrants.
C’était très important que les groupes de travail soient composés de 50% de gens racisés, afin d’aller chercher une richesse d’expérience. On ne veut pas assumer que l’on comprend la problématique du racisme systémique, on veut obtenir le point de vue de ceux qui en vivent les impacts afin de discuter des vrais enjeux. »
Les ateliers se sont déroulés dans l’esprit du design thinking; les participants ont d’abord exprimé ce que la problématique évoquait pour eux lors d’une séance de « brainwriting » où les participants «bâtissent leur propos sur ce que les autres disent».
Nous leur avons ensuite demandé de générer une grande quantité d’idées pour solutionner la problématique à laquelle ils ont choisi de s’attaquer. C’est important de laisser libre cours aux idées folles, farfelues, afin de bâtir une confiance créative. »
Le groupe était ensuite invité à voter la solution qui serait étoffée en groupe.
Les 11 groupes de travail ont généré 11 solutions différentes, précise Éric Dupont. Toutefois, les thématiques de la sensibilisation et de la communication sont revenues à plusieurs reprises. »
Un problème, 11 réponses différentes
L’équipe de Talsom doit maintenant analyser les solutions générées et décider lesquelles seront poussées de l’avant, dans quel contexte.
Est-ce que l’on proposera notre projet à des responsables RH, à un employeur ou directement à des employés, cela reste encore à voir. »
Au terme de l’expérience, Olivier Laquinte demeure plus que jamais convaincu de recourir à la méthodologie du design thinking pour s’attaquer au problème du racisme systémique.
Le design thinking demande de l’humilité et du courage, pour écouter ce que les utilisateurs ont à dire. Si on a cette ouverture d’esprit, c’est là que l’on pourra obtenir des réponses à nos questions et aller au-delà de la simple diversité – en termes de nombre d’employés issus de la diversité. On pourra commencer à parler d’inclusion, pour faire en sorte que chaque personne issue de la diversité trouve sa place dans l’entreprise. »
Le dirigeant rejoint un point important dans la lutte contre le racisme systémique. Comment brise-t-on le cycle d’exclusion qui se perpétue à l’intérieur des entreprises et des institutions, même lorsqu’on augmente l’embauche de personnes issues de la diversité.
On doit se poser la question, au-delà du recrutement. Quand on a embauché une personne racisée, comment on fait pour lui donner les mêmes chances qu’aux autres de se développer et d’aller au bout de son plein potentiel? », demande Olivier Laquinte.
Depuis quelques années déjà, Talsom porte une attention particulière au développement de ses employés, en accord avec les valeurs d’entreprise qu’elle s’est choisi, qui sont «inspirer, reconnaître, propulser».Voilà un bon point de départ pour faire preuve d’inclusion.
Le Design Thinking Jam de cette année nous force à réfléchir sur nos propres pratiques, et notre propre gestion de la diversité, précise néanmoins Olivier Laquinte. Ça nous fait voir qu’il y a encore des choses que l’on peut améliorer, car, oui, il existe une certaine forme de racisme systémique dans le milieu de l’informatique.»
Au travail, donc!
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