Comment eXolnet attire et fidélise des talents… par la reconnaissance non monétaire Reviewed by Kévin Deniau on . 8 novembre 2019 Le 6 novembre dernier, Les Événements Les Affaires organisaient une grande journée conférence sur la pénurie de main d'oeuvre. Parmi les confére 8 novembre 2019 Le 6 novembre dernier, Les Événements Les Affaires organisaient une grande journée conférence sur la pénurie de main d'oeuvre. Parmi les confére Rating: 0

Comment eXolnet attire et fidélise des talents… par la reconnaissance non monétaire

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8 novembre 2019

Le 6 novembre dernier, Les Événements Les Affaires organisaient une grande journée conférence sur la pénurie de main d’oeuvre. Parmi les conférenciers, Olivier Cléroux, cofondateur de la firme d’ingénierie logicielle eXolnet a expliqué ses actions pour bâtir une culture d’entreprise qui favorise la rétention et l’attraction des talents. Compte-rendu.

Avant toutes choses, rappelons qu’eXolnet est une compagnie montréalaise, composée d’une quinzaine de collaborateurs, qui programme des applications pour aider les entreprises à simplifier leurs processus d’affaires. Sa taille et son secteur font que les conseils évoqués ci-dessous ne peuvent évidemment pas être dupliqués à tous types d’entreprises.

Malgré tout, dans ce contexte de pénurie de main d’oeuvre, avec un taux de chômage avoisinant les 5 % au Québec, l’histoire mérite d’être partagée. Car elle pourra inspirer les gestionnaires RH et responsables recrutement, au-delà de ceux et celles (nombreux !) présents lors de l’événement.

D’autant que, comme le dit ironiquement Olivier Cléroux :

Trouver un développeur sans emploi en ce moment à Montréal est aussi difficile que de trouver quel soir faire Halloween avec ses enfants ! »

« Les talents ont une aversion pour la bullshit »

Premier constat de cet ingénieur logiciel, diplômé de l’École Polytechnique de Montréal : ce ne sont pas les bureaux à aire ouverte ou les tables de ping pong qui font que les salariés s’épanouissent au travail (comme nous le disions précédemment sur Isarta). C’est plutôt la culture d’entreprise !

Le problème, c’est que les employés connaissaient les valeurs de notre entreprise… mais pas nous ! », rigole l’entrepreneur.

Sa première mission fut donc de définir une culture et des valeurs, en partant s’isoler dans un chalet une fin de semaine. La façon d’y arriver : trouver des lignes directrices qui, si elles devaient changer, rendraient les salariés moins heureux de travailler.

Cinq valeurs sont sorties du lot : bonheur, curiosité, excellence, collaboration et simplicité. Ce n’est pas très différenciant par rapport à d’autres entreprises, ce que conseillait Marie-Claude Trudeau de Sept24 ici.

Mais le plus important, c’est de les vivre ! Ce à quoi se sont attelés Olivier Cléroux et son équipe, en organisant par exemple un séjour loin de la ville avec du biathlon et une préparation des repas par équipe de deux, avec des ingrédients imposés comme… la canneberge et la vodka !

On joue ici sur la collaboration, l’excellence et la curiosité, » explique-t-il en ajoutant que ce jeu est devenu une tradition annuelle.

« On ne gagnera pas la course aux talents à coups de dollars »

Cependant, Olivier Cléroux a rapidement déchanté. Pendant qu’Exolnet passait une fin de semaine au chalet en équipe, parmi ses concurrents, Gsoft emmenait toute son équipe dans les Caraïbes et Mirego… achetait un chalet pour son équipe !

Quand on a moins de ressources, il faut donc jouer sur la créativité. eXolnet a ainsi appliqué la pratique du stunt marketing… à sa marque employeur.

Un exemple. N’ayant pas les moyens de se rendre à San Diego pour une grande conférence importante… Olivier Cléroux  a proposé d’organiser une journée « ciné-conférence » au bureau, avec popcorn et bonbons, en permettant de suivre les conférences en ligne.

Toute l’équipe pouvait sélectionner leurs thèmes préférés… sachant que le lendemain, chacun devait partager ses apprentissages avec ses collègues lors d’un lunch and learn !

Autre illustration avec le « Moon Hackaton », une compétition de développement à la belle étoile, sur la terrasse des locaux.

On avait prévu de travailler jusqu’à minuit… mais tout le monde a insisté pour que cela se prolonge. Changer comme cela ses conditions de travail amène évidemment plus de créativité, » confie-t-il.

Son conseil : au lieu d’organiser un seul gros événement annuel, mieux vaut en organiser de plus petits, mais plus souvent. Cela motive continuellement les équipes.

« En plus d’avoir du fun, il faut être heureux en travaillant »

Pour aller encore plus loin, Olivier Cléroux a mené un sondage en interne autour de 6 grandes questions:

  • Ce que tu aimes dans ton travail
  • Ce que tu voudrais changer
  • Ce que tu aimes de tes gestionnaires
  • Ce que tu voudrais que ces derniers améliorent
  • Quel projet t’as le plus motivé et pourquoi
  • Quel projet as-tu le moins aimé et pourquoi

Ce qui lui a permis par exemple de se rendre compte qu’une personne n’aimait pas son projet du moment et pour laquelle elle avait été embauchée. Cette dernière a donc été impliquée sur d’autres projets progressivement… et est toujours dans l’entreprise aujourd’hui.

La rétention sera toujours moins coûteuse que l’acquisition, » conclut-il.

Autre choix fort : être orienté employé… plutôt que client ! Avec un management au service de l’équipe. Ce qui implique par exemple d’expliquer parfois aux clients les conséquences sur le bien-être de l’employé de tels changements dans le projet initial.

Cela demande de faire un gros travail d’éducation et il n’est pas toujours possible de faire évoluer ses clients, lors de certaines demandes urgentes par exemple. Mais le collègue voit au moins que l’on s’implique pour lui, » indique Olivier Cléroux. 

Une stratégie de rétention qui rayonne à l’extérieur de l’entreprise

Autre avantage de créer plus de plus petits événements : le contenu. Le Moon Hackaton a ainsi provoqué plus d’un millier d’engagements sur Facebook et Linkedin. Ce qui participe à la démarche d’attraction et de séduction.

Cette culture se reflète aussi dans les entretiens d’embauche. Dans un contexte où se sont désormais les candidats qui magasinent leur entreprise, eXolnet s’évertue à présenter sa vie à l’interne auprès des candidats et à poser des questions liées à ses valeurs.

Par exemple : Quelle tendance du Web n’as-tu pas vu venir ces dernières années ? Afin de mesurer l’humilité et la faculté à reconnaître ses erreurs. Olivier Cléroux est aussi un adepte des énigmes. La réponse lui importe peu mais cela lui permet de voir si un candidat est curieux et va se creuser la tête pour la résoudre.

Vous voici donc informé si vous désirez postuler !

Crédits photos : eXolnet et Kevin Deniau pour Isarta.

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