Comment le Groupe Juste pour rire pense déjà à l’après crise ?
27 avril 2020
Le Dr Arruda l’a expliqué en point de presse : si, au jour 1 de la pandémie, la société a été mise sur pause comme on ferme un interrupteur « on/off », la reprise sera, elle, autrement plus graduelle, davantage comme un tamiseur que l’on ouvre doucement.
Les entreprises doivent donc réfléchir dès maintenant à comment elles pourront adapter leurs activités aux différentes mesures de distanciations sociales qui perdureront pendant ce déconfinement progressif.
Ce n’est pas moi qui le dis, mais Sylvain Carle, associé à la firme de capital de risque Real Ventures :
Ça n’est pas pragmatique de s’accrocher sur un moment précis de fin dans le futur pour planifier dans cette crise.
On devrait parler de l’après, qui a commencé depuis que la crise est déclarée. Donc on est déjà dedans. Personne ne sait quand ça sera la fin.
— Sylvain Carle (@sylvain) April 20, 2020
Dans une série d’articles sur le «déconfinement», nous vous proposons le portrait d’entreprises qui ont déjà commencé à penser l’après-crise. Premier arrêt : le Groupe Juste pour rire, l’entreprise culturelle qui a été frappée de plein fouet par la pandémie.
Se réinventer : une question de survie
Quand la pandémie a frappé, explique Patrick Rozon, vice-président au contenu francophone du Groupe Juste pour rire, 95 % des secteurs de notre entreprise ont été touchés : c’est la fin des tournées, des shows télé en production, etc. On a eu une baisse de revenu drastique en 24 heures. Et, donc, nous avons dû mettre à pied 75 % de nos effectifs. »
L’équipe restante est passée en mode «survie».
Le premier objectif est de trouver des revenus. Le second, c’est de se réinventer, ne sachant pas combien de temps durera la pandémie, et comment se fera le retour. Est-ce que les gens vont avoir le goût de retourner en salle voir des spectacles ? On ne le sait pas ! »
À brève échéance, le Groupe Juste pour rire a décidé de repousser son festival à l’automne. Mais la réflexion ne s’est pas arrêtée là:
On s’est rendu compte que, si on veut ramener les gens vers nous, et garder l’entreprise vivante, il faut se réinventer. La bonne nouvelle, c’est que, étant une entreprise créative, on a plusieurs idées sur notre tableau. »
Une de ces idées s’est rapidement mise en branle : le nouveau festival numérique HAHAHA, qui se déroule du 21 au 24 mai. La formule retenue est celle d’une programmation d’événements payants présentés en direct sur la plateforme Lepointdevente.
Les gens viennent sur la plateforme et paient un léger coût pour obtenir un code qui leur donne accès à une salle virtuelle, explique Patrick Rozon. Il y aura des spectacles qui seront live, et d’autres qui seront préenregistrés, et qui feront intervenir du montage. Certains artistes vont adapter leur matériel, et d’autres vont en créer du nouveau, à travers des collaborations. »
D’un point de vue technique, l’équipe du site Lepointdevente livre l’équipement de captation chez l’humoriste, tout en respectant les mesures sanitaires en vigueur. Le spectacle est ensuite produit en direct, avec un réalisateur et un aiguilleur qui communique par aiguillette avec les artistes.
Un automne sous le signe des variétés
Pour Juste pour Rire, une autre opportunité à saisir se trouve du côté de la programmation télévisuelle automnale.
Cet automne, puisqu’il y a plusieurs fictions qui ne pourront pas être diffusées, en raison des tournages qui ont été reportés, explique Patrick Rozon, il y a plusieurs plages horaires qui se libèrent. Il y a donc présentement un engouement des diffuseurs pour la variété, ou de la captation qui se fait bien et rapidement. »
Patrick Rozon se réjouit donc de cette fenêtre qui s’ouvre :
Avant la pandémie, on était déjà en train de se demander comment on pouvait réinventer et dépoussiérer la variété. Car, en ce moment, la fiction est très populaire, notamment en raison de l’arrivée de Netflix. Par conséquent, plusieurs diffuseurs avaient amputé leurs budgets de variété. Cette année, en raison de la pandémie, on sera en mesure de tester de nouveaux concepts. Si le public aime ce qu’on leur propose, espérons que ça redonne le goût au diffuseur de réinvestir dans la variété dans le futur! »
Le message est simple : soyons imaginatifs pour penser l’après-crise.
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