Comment négocier son salaire à l’embauche Reviewed by Philippe Jean Poirier on . 21 juin 2019 Dans un article précédent, nous rapportions le fait que de plus en plus de professionnels osent négocier leur salaire à l’embauche, s'assurant ains 21 juin 2019 Dans un article précédent, nous rapportions le fait que de plus en plus de professionnels osent négocier leur salaire à l’embauche, s'assurant ains Rating: 0

Comment négocier son salaire à l’embauche

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21 juin 2019

Dans un article précédent, nous rapportions le fait que de plus en plus de professionnels osent négocier leur salaire à l’embauche, s’assurant ainsi d’aller chercher la pleine rémunération qui reflète leur valeur sur le marché. Voici quelques conseils pour ceux qui désirent se prêter à l’exercice.

C’est effectivement possible de négocier son salaire à l’embauche, note François Matte, chasseur de têtes et directeur général de la firme de recrutement Groupe Perspective. Toutefois, je remarque que la nouvelle génération a davantage tendance à négocier le «package» complet, incluant le nombre de semaines de vacances et la possibilité de télétravail.”

Quand on se lance dans une négociation, c’est préférable de choisir ses batailles, explique le chasseur de têtes. Car l’employeur n’acceptera pas 4 rondes de demande:

On peut prendre le temps de réfléchir à l’offre. D’ailleurs, les employeurs s’attendent à ce que les candidats aient des demandes, qu’elles soient salariales ou en avantages sociaux. Habituellement, on identifie une chose que l’on veut aller chercher et on se limite à cette demande.”

François Matte, à gauche, et l’équipe du Groupe Perspective – courtoisie

Si on multiplie les demandes et que l’on revient à la charge après avoir obtenu un gain, poursuit-il, on risque alors d’ébranler la confiance de l’employeur.

À un certain moment, l’employeur va finir par se demander si le candidat veut vraiment travailler dans son entreprise ou si c’est juste une question d’argent. Il peut alors remettre sa fidélité en cause et se dire : qu’arrivera-t-il le jour où une autre entreprise lui offrira plus d’argent? Est-ce que je vais perdre mon employé?”

Conclusion : prendre le temps de réfléchir à une offre pour revenir avec une contre-offre, c’est oui. Faire traîner le processus en longueur, multiplier les demandes, donner un ultimatum, c’est non.

Éviter l’argument «personnel»

Un autre faux pas à éviter dans le processus de négociation est d’évoquer des arguments personnels pour justifier le salaire que l’on demande. Dire, par exemple, que l’on a besoin d’un salaire X pour parvenir à boucler son budget, payer l’hypothèque, la voiture et les dépenses quotidiennes.

«Tout à fait», confirme Francois Matte. L’employeur n’est pas responsable d’aider un futur employé à maintenir son train de vie. Le salaire vise une prestation de service. C’est plutôt en démontrant sa valeur ajoutée qu’un candidat pourra faire monter sa cote aux yeux de l’employeur.

La question qui tue

On pourrait croire que la négociation débute lorsque l’employeur soumet une offre au candidat. Or, dans les faits, la valse commence bien avant, lorsque le recruteur demande au candidat quelles sont ses attentes salariales.

C’est une question qui rend inconfortables plusieurs candidats, admet le chasseur de têtes. Ce qui les inquiète, c’est de dire un chiffre trop bas et de laisser 10, 15 mille dollars sur la table. Or, en réalité, la plupart des organisations ont des échelles salariales tenant compte des études et de l’expérience de l’employé. Elles vont préférer offrir un salaire plus élevé que celui demandé, par souci d’équité interne.”

François Matte suggère de donner un montant «souhaité», pour lequel on se sent à l’aise de travailler. Mais aussi, et surtout, une valeur qui reflète notre valeur sur le marché, une chose que l’on peut établir en consultant différents sites d’échelles salariales comme Glassdoor ou Payscale.com.

J’ai rarement vu un grand écart salarial comblé par une négociation, note-t-il. C’est préférable de demander un prix réaliste, pour que le processus ait une chance de succès.”

Bonne négociation !



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