Le jour d’après la COVID-19 : quelles seront les 7 nouvelles habitudes des consommateurs selon Jean Marc Léger ? Reviewed by Kévin Deniau on . 8 mai 2020 Le 6 mai dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain organisait une causerie en ligne avec Jean-Marc Léger, le président-fondateur de l 8 mai 2020 Le 6 mai dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain organisait une causerie en ligne avec Jean-Marc Léger, le président-fondateur de l Rating: 0

Le jour d’après la COVID-19 : quelles seront les 7 nouvelles habitudes des consommateurs selon Jean Marc Léger ?

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8 mai 2020

Le 6 mai dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain organisait une causerie en ligne avec Jean-Marc Léger, le président-fondateur de la firme de marketing et sondage éponyme. Voici ses prévisions de sondeur sur le monde post-COVID-19.

Je veux partager nos découvertes, c’est ma contribution sociétale. Car dans une crise, il y a toujours des gagnants et des perdants. La grande question, c’est : de quel côté serez-vous ? »

D’emblée, Jean-Marc Léger donne le ton. Comme l’indique l’énoncé du webinaire, la crise actuelle va laisser d’importantes cicatrices sur les entrepreneurs et chefs d’entreprise et changer le quotidien des consommateurs. « À jamais. »

Pendant une vingtaine de minutes, le sondeur québécois va ainsi présenter son guide de survie aux gens d’affaires. En voici les faits saillants.

La peur diminue…

Chaque mardi depuis le début de la pandémie, Léger publie un état de la situation (que vous pouvez retrouver gratuitement ici).

La tendance ? Les Canadiens ont de moins en moins peur. Le bémol : ils commencent à moins respecter moins l’une des 5 consignes importantes du gouvernement.

Aussi, 22% des sondés indiquent aujourd’hui que le pire de la crise est derrière nous… mais 31 % pensent que le pire est à venir. Consolation : ce chiffre était de 67 % il y a un mois.

Enfin, par rapport à la vitesse du déconfinement, 27 % pensent qu’il faut ralentir les choses, une majorité (63 %) les maintenir et seulement 8% les accélérer. À noter que ce dernier chiffre est de 50 % en Alberta, ce qui montre que les réalités sont bien différentes à l’échelle du pays.

… et l’argent est disponible !

L’argent est toujours là, mais il a changé de poche. Nous ne sommes pas dans le cas d’une récession où il n’y a plus d’argent, » assure Jean-Marc Léger.

La période est en effet propice à garder son argent plutôt qu’à le dépenser. Selon la Banque de France, le niveau d’épargne des Français a par exemple plus que triplé le mois dernier !

Et à l’heure du déconfinement, certaines marques ont plutôt intérêt à être prêtes pour le redémarrage. Ainsi, Léger a constaté que les Canadiens ont en majorité le goût de faire des rénovations à leur domicile, d’aller dans un marché public ou de magasiner dans un centre d’achats. Par contre, peu de répondants se sentent confortables à sortir dans des bars ou à… voyager aux États-Unis.

Un détail important à propos de la question financière des Canadiens : cela dépend bien entendu de leur secteur d’activité. Selon Statistiques Canada, plus de 60 % des entreprises dans l’hébergement et la restauration et dans les arts, le spectacle et les loisirs ont mis à pied au moins 80 % de leurs employés.

Les 7 grandes tendances à venir

Jean-Marc Léger présente alors une photo et explique :

Tout est dit ici. Le Québec de demain se trouve dans cette photo ».

Regardons cela plus en détail.

  • 1. Numérique : de nouveaux comportements en lignes

Avec cette crise, le numérique fait un bond de 10 ans, » assure-t-il. 

Ainsi, 18 % des Canadiens ont adopté au moins un comportement en ligne pour la 1ère fois pendant la crise et ce chiffre monte à 55 % si l’on ajoute ceux qui ont eu plus de comportements en ligne.

On dit souvent que lorsqu’une invention atteint 20 % de la population, elle atteint une masse critique pour avoir un effet domino sur l’ensemble de la population. On y est : les gens ont franchi un barrière et cela va se maintenir à long terme. »

  • 2. Primauté à la mobilité

Quand on parle de numérique, il faut aussi évoquer évidemment le cellulaire. 70 % des sondés débutent leur journée en l’ouvrant (et 75 % le regarde avant de se coucher le soir).

Il faut désormais réfléchir mobile. Si vous n’êtes pas dans le cellulaire des gens, vous n’existez pas, » confie Jean-Marc Léger.

  • 3. Le télétravail est là pour rester

C’est également ce que nous indiquions dans cet article sur l’avenir des bureaux et des espaces de travail.

Selon Léger, 41 % des employés son en télétravail présentement au Canada et, parmi eux… 79 % sont satisfaits de leur expérience ! Plus important encore pour les employeurs : 58 % d’entre eux aimeraient rester à la maison tout ou partie de leur temps de travail désormais. Une nouvelle réalité durable à prendre en compte…

  • 4. La santé et l’alimentation au coeur des dépenses

Cette crise va durer des mois et la santé va donc être au coeur des préoccupations, » assure Jean-Marc Léger.

De nouvelles habitudes vont aussi perdurer d’après lui comme le fait de plus cuisiner. 62 % des sondés relatent qu’ils envisagent de continuer à le faire après la pandémie.

Conséquence  : 32 % ont diminué les achats non essentiels. Difficile en effet d’aller dans le superflu quand l’avenir est incertain.

  • 5. L’achat local : entre intentions et actions

Selon Jean-Marc Léger, c’est peut-être une des notions les plus fondamentales de cette après-crise : l’achat local. Alors que fleurissent les initiatives en la matière, à l’instar du panier bleu, 16 % des Canadiens ont acheté des produits locaux au cours de la dernière semaine et 58 % ont l’intention d’en acheter plus.

Il faut dire que c’est un incitatif majeur en temps de crise et de retour aux sources. En ajoutant un ruban bleu autour des bouteilles issues du cru, la SAQ a vu bondir ses ventes de vins québécois de 60 % !

Mais attention, le local est une condition nécessaire mais pas suffisante. Le 1er facteur de ne pas acheter local est le prix. Léger a calculé que les consommateurs étaient prêts à dépenser de 3 % (assurance, finance) à 8 % (alimentation) de plus pour du local. Un prix supérieur, et ils vont aller ailleurs. Le 2e facteur de non achat, c’est l’absence d’information ou le manque de disponibilité. Vous voici prévenu !

  • 6. L’effet stock

À voir si cette tendance se confirme mais 26 % des Canadiens font aujourd’hui des réserves et ce chiffre monte à 36 % chez les jeunes ménages. On passe ainsi de la qualité à la quantité / prix.

  • 7. Une nouvelle confiance dans l’état

C’est nouveau, insiste Jean-Marc Léger. Il se crée un effet de solidarité fort, partout dans le monde. »

En témoigne les taux de popularité de 77 % de Justin Trudeau et de 88% de François Legault.

C’est du jamais-vu dans l’histoire, le premier ministre québécois est un phénomène ! » ajoute le sondeur.

Ce dernier voit aussi émerger les notions environnementales comme un nouveau dogme pour les consommateurs… mais aussi des coupures à venir, pour rembourser les déficits accumulés pour gérer cette crise.

La hausse du chômage qui v s’en venir représentera d’ailleurs selon lui une double réalité : d’une part, cela signifiera une perte de revenus pour certains mais, pour les employeurs, cela permettra une meilleure rétention du personnel.

En conclusion, Jean-Marc Léger adresse un message positif :

Le consommateur change sa façon de penser, il changera aussi sa façon de dépenser. Le consommateur est un être d’habitudes. Ferez-vous partie de ses nouvelles habitudes ? »

L’ensemble de l’intervention de Jean-Marc Léger :

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