Pourquoi Bambou Communication Marketing et Beez Créativité Média ont opté pour la colocation ?
Par Kévin Deniau
15 septembre 2020
La pandémie mondiale a de multiples répercussions dans nos vies personnelles et professionnelles. Alors que le télétravail est en train de devenir la norme, se pose la question de la place des bureaux à l’avenir. Dans cette nouvelle série d’articles, nous allons étudier les solutions originales qu’adoptent les entreprises d’ici pour faire face à cette nouvelle situation. Premier épisode avec la colocation des deux agences Bambou Communication Marketing et Beez Créativité Média.
L’entrevue pour cet article a eu lieu lors de la première réunion entre Isabelle Julien et Lucie Lebel, les présidentes de Beez Créativité Média et Bambou Communication Marketing, pour justement voir les synergies possibles entre leurs deux agences désormais colocataires. Elles étaient notamment en train de se donner le nom de leurs pigistes.
Le 1er septembre dernier, l’équipe de Bambou a en effet emménagé dans les bureaux de Beez sur le boulevard Henri-Bourassa dans l’arrondissement de Charlesbourg à Québec.
On existe tous les deux depuis une quinzaine d’années et on s’est toujours parlé, explique Lucie Lebel. La COVID a accéléré les choses et nous a fait entrer dans des discussions plus concrètes. On s’est dit qu’il fallait s’entraider et pourquoi ne pas commencer par les locaux, sachant que j’avais un déménagement à faire de mon côté. »
On a toujours été deux entreprises très généreuses en informations, confirme Isabelle Julien. J’ai toujours eu ma propre bâtisse et, avant la COVID, le télétravail était ouvert mais l’équipe ne l’utilisait pas tant. Avec le confinement, nous avons pu voir les gains notamment en termes d’efficacité. »
Moindre émulation dans des bureaux vides
La présidente de Beez a toutefois une crainte pour le retour au travail :
J’appréhendais comme un désintérêt ou une baisse de motivation de l’équipe de ne plus pouvoir se côtoyer régulièrement. D’autant que nous avons connu le confinement au printemps mais je me disais qu’à l’automne, l’intérêt pour le télétravail risquait de décliner et que les gens auraient le goût de plus se voir. »
C’est alors que l’idée de colocation est arrivée.
Si les gens aiment le télétravail, je ne peux pas le refuser. Mais on aurait eu une bâtisse à moitié vide, ce qui aurait été plus triste. J’en ai parlé à l’équipe et tout le monde a trouvé que c’était une super idée, » relate Isabelle Julien.
Pour Lucie Lebel, l’avantage premier n’est pas financier.
C’est vraiment une action d’entraide et de partage. L’objectif, c’est de faire progresser nos sociétés et de motiver nos salariés. On verra jusqu’où cela peut aller. »
Briser l’isolement
Aujourd’hui, la petite vingtaine de personnes des deux agences, sans compter les partenaires externes et pigistes, se répartit équitablement dans les locaux. Au premier étage, se trouvent des bureaux fermés et, au rez-de-chaussée, les deux entités ont chacune leur propre espace dédié.
C’est le grand partage mais ce n’est pas une fusion, précise Lucie Lebel. Cela peut amener à des synergies pour ce qui est des fournisseurs par exemple. »
Tant qu’à avoir des colocs, je me disais autant qu’ils soient dans le même environnement que moi, pour qu’on puisse s’aider dans d’autres sphères, confirme Isabelle Julien. Je pense par exemple à des dossiers aussi simples que le photocopieur que nos avons changé l’an passé mais aussi le partage de pigistes. Pour nous aussi, en tant que directrices d’agence, cela peut briser l’isolement. On l’a vu durant la COVID : tout le temps que l’on a passé sur les dossiers des subventions entre autres, on aurait pu mieux se répartir le travail. »
Les deux présidentes ne veulent toutefois pas brûler les étapes et procéder en douceur, « le temps de s’apprivoiser, sans s’obliger à rien ». Et ne sont pas inquiètes de la concurrence qui les oppose sur le papier, en tant que firmes de communication.
Ça peut arriver qu’on soit chez le même client. On verra avec le temps mais cela n’était pas une raison suffisante pour empêcher cette colocation. Il y avait beaucoup plus de points positifs que négatifs. D’autant que nous ne sommes pas des agences qui répondons à beaucoup d’appels d’offres. Nous sommes très souvent référées par nos clients, » indique Isabelle Julien.
Une nouvelle tendance dans l’industrie ?
La COVID va faire réfléchir les gens d’affaires à d’autres solutions, » constate en effet Lucie Lebel.
Surtout que le besoin de se rapprocher et de rompre l’isolement était déjà là, même avant la COVID, poursuit Isabelle Julien. Mais on ne prenait pas le temps de prendre le taureau par les cornes. La COVID a obligé à regarder plus en avant. »
Et dans le cas de Bambou et de Beez, ses dirigeantes se sont rendues compte que deux B valent mieux qu’un !
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