Qui veut la peau de Tik Tok ?
Par La Rédaction
24 août 2020
La populaire plateforme chinoise est au coeur d’un bras de fer politique et médiatique aux États-Unis, le Président Trump voulant la forcer à se revendre à une entreprise américaine. On vous récapitule les faits dans cette affaire qui aura peut-être des répercussions indirectes pour les gestionnaires de communauté et marketeurs.
Au début de l’année 2019, nous vous donnions des idées des nouvelles applications qui allaient connaître (peut-être) un grand succès prochainement. Si certaines, comme Vero (qui s’en rappelle encore ?) ont clairement disparu aussi vite que l’engouement initial qu’elles ont suscité, il y en a une qui a bien tenu ses promesses : Tik Tok. Au point de devenir l’application la plus tendance de l’année 2019 !
Ou plus exactement, la 2e application la plus téléchargée de l’année, derrière Whatsapp. Particulièrement prisée par la génération « Alpha » et grâce à un algorithme novateur (et addictif), l’application propriété de la société chinoise ByteDance a dépassé en avril le cap des 2 millards d’utilisateurs dans le monde (notamment en Inde, en Chine et aux États-Unis) !
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La rançon de la gloire
Pour autant, comme le rappelle le fameux dicton « Vivons heureux, vivons cachés », tant de lumière sur ce succès planétaire amène son lot de convoitises… et de contrariétés. Facebook, comme à l’accoutumée pourrait-on dire, vient de lancer sur Instagram des fonctionnalités très proches de celles de Tik Tok.
Mais la menace la plus grave pour le réseau social est plutôt à retrouver du côté politique, en l’occurence le président des États-Unis, Donald Trump. Ce dernier, en pleine guerre commerciale avec la Chine et, surtout, en pleine campagne pour sa réélection, a décidé de tordre le bras de Tik Tok pour forcer l’application… à se revendre à un joueur américain.
En effet, le 6 août dernier, le Président a signé un décret interdisant aux Américains toute transaction avec ByteDance, la maison mère chinoise de TikTok, d’ici un mois et demi. Puis un autre lui imposant de vendre ses activités américaines d’ici 90 jours.
En cause (du moins officiellement) : le siphonnage (sans preuve avancée) des données des utilisateurs américains au profit de Pékin. Ce que réfute Tik Tok.
TikTok n’est pas disponible en Chine. Les données des utilisateurs américains sont stockées en Virginie avec une sauvegarde à Singapour, répond la société. TikTok n’a jamais fourni de données américaines au gouvernement chinois et ne le ferait pas si on le lui demandait.»
La plateforme chinoise a changé de ton cette fin de semaine en annonçant vouloir porter plainte contre le gouvernement américain.
Même si nous ne sommes pas du tout d’accord avec les craintes de l’administration américaine, nous cherchons depuis près d’un an à nous engager de bonne foi pour apporter une solution constructive », déclare ainsi son porte-parole Josh Gartner à The Verge. « Nous avons au contraire fait face à un manque de respect des procédures légales, l’administration américaine n’ayant prêté aucune attention aux faits et ayant essayé de s’immiscer dans les négociations entre plusieurs entreprises privées. »
Dans le giron de Microsoft, Twitter ou Oracle ?
Rappelons que la firme essaie de donner de nombreux gages à l’administration américaine depuis ces derniers mois. Le 1er juin dernier, elle nommait Kevin Mayer, l’ancien responsable des plateformes de streaming de Disney, à la tête de la plateforme. De plus, elle ne cesse de communiquer sur ses 1500 employés américains et promet de créer 10 000 emplois additionnels sur place au cours des trois prochaines années.
Zhang Yiming, le fondateur de ByteDance, s’est toutefois résigné, début août, dans une lettre envoyée à ses employés, à mener des négociations avec des acteurs américains pour l’exploitation de ses activités aux États-Unis. Ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère de certains en Chine.
Toujours est-il que Microsoft, Twitter et Oracle ont publiquement fait état de leur intérêt pour reprendre les activités de Tik Tok aux États-Unis et même parfois au Canada, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Qui aura le dernier mot dans cette affaire ? Si le premier a la faveur des parieurs, nous n’aurons la réponse que dans quelques semaines.
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