Recherche d’emploi : la stratégie «publique» de Jean-Luc Sanscartier
19 mars 2021
Quand le marketeur numérique Jean-Luc Sanscartier a quitté son précédent emploi, en novembre dernier, il a décidé de rendre publique sa recherche d’emploi à travers des interventions sur les médias sociaux.
L’approche tranche avec le comportement, disons plus « traditionnel » ou « conservateur » de certains chercheurs d’emploi, qui préfèrent mener leurs démarches « en coulisse » tout en maintenant l’apparence qu’ils sont toujours à l’emploi d’une organisation.
Tout à l’inverse, Jean-Luc Sanscartier a annoncé son nouveau statut de « chômeur » en toute simplicité.
Par la suite, le gestionnaire de 37 ans – qui a entre autres travaillé pour Attraction, Bell, le Groupe TVA et Virtuozzo – a commis quelques publications pour mettre de l’avant ses compétences et aussi raconter ses démarches d’entrevues.
Sa démarche nous a intrigués; nous avons décidé d’en parler avec lui. Entrevue.
La décision de parler de votre recherche d’emploi avec autant de transparence, est-ce que c’est venu spontanément ou est-ce qu’il y a une réflexion derrière ce geste?
Jean-Luc Sanscartier: Dans mon travail, je touche au marketing, alors, oui, me mettre en marché, c’était quelque chose de réfléchi. Je ne voulais pas y aller de manière traditionnelle, en cochant l’option «à la recherche d’un emploi».
Aussi, ces dernières années, j’étais moins présent sur LinkedIn, alors ma portée était moins grande que sur les groupes professionnels auxquels j’appartiens sur Facebook.
En faisant des publications de la sorte, j’ai augmenté ma visibilité, puis j’ai reçu des messages de gens que je ne connaissais, pour des emplois. En fin de compte, c’est un peu ça le but. Il faut se rappeler qu’une grande partie des emplois ne sont pas affichés. C’est une manière pour moi d’aller frapper dans ce bassin d’emplois là.
Plusieurs chercheurs d’emploi, à tort ou à raison, sont très discrets lorsqu’ils sont « sans emploi ». Ils font leur démarche en coulisse, tout en laissant un statut d’employé avec une date ouverte. Ce n’est pas le choix que vous avez fait.
Jean-Luc Sanscartier: En effet! Je l’ai dit haut et fort, sans aucune gêne. Ça s’est bien terminé avec mon précédent employeur, c’est peut-être une différence. Je suis parti de moi-même; j’ai donné un mois et demi de préavis, j’ai aidé à trouver et à former mon successeur.
Aussi, depuis le début de ma carrière, c’est la première fois que je peux faire cette démarche ouvertement. Et c’est très intéressant, car, en fin de compte, j’ai reçu des offres d’emplois qui m’ont amené à explorer de nouvelles avenues.
Ah oui?
Jean-Luc Sanscartier: Au départ, je cherchais un poste en marketing numérique, car c’est ce que j’ai fait toute ma vie. Or, en recevant des messages d’entrepreneur qui cherchaient un profil touche-à-tout, je me suis rendu compte que je voulais me diriger davantage vers les opérations – du mois, plus rapidement que j’aurais pensé.
Les offres et les questions que j’ai reçues sur LinkedIn m’ont fait avancer dans mon cheminement.
Dans une de vos publications, vous relatez une entrevue passée, pour laquelle vous n’avez pas obtenu le poste – vous ne craignez pas de mal paraître devant votre auditoire?
Jean-Luc Sanscartier: Je ne pense pas que montrer un échec, de nos jours, ce soit mal vu. Il faut se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, on tenait l’événement FailCamp.
Les gens ne jugent pas l’erreur. Quand j’ai dit que je n’avais pas obtenu l’emploi, j’ai reçu des demandes d’information à propos de ce que je cherchais comme emploi. Montrer qu’on est humain, ça peut juste aider une candidature. On est rendu là, on ne veut pas engager des robots non plus.
Merci de nous avoir expliqué votre démarche, Jean-Luc. Bonne recherche d’emploi!
PS : et depuis l’entrevue ? Jean-Luc a finalement décroché un emploi chez Moov AI.
Il s’agit d’un poste qui n’était pas affiché sur aucun site, nous a-t-il appris. L’entreprise spécialisée en intelligence artificielle lui a offert un premier mandat d’accompagnement à la suite d’une de ses publications LinkedIn… Évidemment! Le mandat s’est finalement transformé en poste, alors chapeau !
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