Les secrets managériaux de Jeff Bezos dévoilés
1er mai 2018
Jeff Bezos, le fondateur et PDG d’Amazon a récemment adressé à ses actionnaires un manifeste sur la culture de son entreprise, basée sur les « hauts standards ». Explications.
Netflix est célèbre pour sa culture « de liberté et de responsabilité » implantée et popularisée par Patty McCord. C’est maintenant au tour du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, de livrer le secret de son succès managérial.
Comme pour justifier une culture corporative exigeante envers ses employés, Jeff Bezos commence sa lettre aux actionnaires en rappelant la « divine » et « constante » insatisfaction des clients, qui fait partie selon lui de la nature humaine :
Nous ne nous sommes pas élevés de l’âge des chasseurs-cueilleurs en étant satisfaits. Les gens ont un appétit vorace pour ce qui est mieux; les étonnements de la veille deviennent la norme du jour. Je vois le cycle de l’amélioration se produire à une cadence plus rapide que jamais. »
Il faut dire que Amazon, plus que quiconque, a su poursuivre sa course effrénée vers l’innovation tout en se faisant respecter comme employeur. Pour preuve, il a terminé en 2018 au sommet du classement des entreprises LinkedIn et du classement du quotient de réputation Harris Poll.
La clé du succès, donc ?
Physionomie des « hauts standards »
Tout d’abord, l’homme à la fortune estimée à près de 120 milliards de dollars explique que ces convictions se basent sur son expérience mais aussi sur « des milliards de dollars d’échecs au cours du chemin ».
Dans sa lettre aux actionnaires, Jeff Bezos indique que pour exceller dans un champ d’activité, il faut non seulement savoir en « reconnaître » les hauts standards, mais il faut également être capable d’évaluer « l’ampleur » des moyens et des efforts à déployer pour les mettre en œuvre.
Des estimations irréalistes sur l’ampleur d’un projet – souvent caché et non discuté – tuent les hauts standards. Pour atteindre des hauts standards soi-même ou comme membre d’une équipe, on doit produire et communiquer des estimations réalistes sur la difficulté de la tâche à entreprendre. »
Ce dernier donne l’exemple d’une amie qui a voulu apprendre à marcher sur les mains. Elle a engagé un professeur qui lui a dit que cela prendrait six mois. Sachant que ceux qui pensaient y arriver en deux semaines… abandonnaient au final !
Jeff Bezos précise dans sa lettre que les hauts standards ne sont pas un concept « universel », que l’on apprend une seule et unique fois. Chaque domaine d’activités possède ses propres standards de qualité, le but étant d’en faire l’apprentissage un domaine à la fois.
Les « hauts standards » définis par 4 éléments
Cette quête est exigeante, certes. Mais Jeff Bezos croit qu’elle est à la portée de tous :
Je crois que [la poursuite] de hauts standards peut s’enseigner. En fait, les gens sont très bons à apprendre les hauts standards seulement en y étant exposés. Les hauts standards sont contagieux. Intégrez une nouvelle personne dans une équipe avec de hauts standards et elle s’adaptera rapidement. »
À retenir :
Les 4 éléments des hauts standards tels que nous les voyions : ils s’enseignent, ils sont spécifiques à leur domaine, on doit les reconnaître, et on doit explicitement poursuivre des projets qui ont une ampleur réaliste. » – Jeff Bezos, fondateur d’Amazon
Pas de Powerpoint pour les réunions
Autre élément surprenant de la culture d’Amazon : l’absence de Powerpoint. Jeff Bezos donne ses explications :
Pour chaque réunion, l’un des participants doit préparer un document de six pages, construit et correctement écrit, avec des phrases, des verbes, etc. Ce ne sont pas juste des listes, ces documents créent l’ensemble du contexte dans lequel doit avoir lieu la réunion, chaque participant étant tenu de les lire en silence avant que la réunion ne commence réellement« .
Selon lui, cette manière de concevoir le travail en réunion serait plus efficace. Chaque personne maîtrise mieux le sujet (notamment ceux qui ont rédigé la note) et le fait de le lire au début de la réunion permettrait de s’assurer que tout le monde possède le même niveau d’information pour participer au débat qui suit.
Durant une conférence, il y a quelques jours, Jeff Bezos a d’ailleurs admis qu’Amazon avait « la culture d’entreprise la plus bizarre qui soit ». Ce qui n’empêche pas le groupe d’afficher une capitalisation boursière de plus de 700 milliards, de belles perspectives et des résultats étincelants !
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