Le bonheur d’un second emploi Reviewed by Philippe Jean Poirier on . 20 janvier 2023 En Europe et en Amérique du Nord, on observe une tendance à la hausse du second emploi. Présenté comme nécessité pour les travailleurs qui peine 20 janvier 2023 En Europe et en Amérique du Nord, on observe une tendance à la hausse du second emploi. Présenté comme nécessité pour les travailleurs qui peine Rating: 0

Le bonheur d’un second emploi

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20 janvier 2023

En Europe et en Amérique du Nord, on observe une tendance à la hausse du second emploi. Présenté comme nécessité pour les travailleurs qui peinent à joindre les deux bouts, occuper un deuxième emploi est, pour d’autres, une source d’épanouissement professionnel. Intéressons-nous à cette deuxième catégorie de travailleurs.

Tout d’abord, rappelons qu’il existe des travailleurs occupants « plus d’un emploi » dans toutes les catégories de revenus.

(Source : Statistique Canada)

Il est donc faux de dire que la seule motivation de chercher un second ou un troisième emploi en est une économique.

Jusqu’à tout récemment, j’avais deux emplois, dit Hélène Boissonneault. Tout simplement parce que mon premier emploi manquait de socialisation, alors j’en ai trouvé un à temps partiel qui me permettait de socialiser. Mon premier emploi est à mon compte. Je fais des ateliers, des formations, des journées-conférences, etc. sur l’écoresponsabilité, le minimalisme et la vie « lente ». Il y a parfois des collaborations, mais une grande partie de mon travail se fait seule… »

Dans son deuxième emploi, elle s’occupait du volet administratif d’un organisme en environnement. Pendant quelque temps, cet emploi lui a permis de côtoyer une équipe de douze personnes.

Au-delà de la socialisation pure, certains cherchent à s’épanouir professionnellement. C’est le cas de Pascal Cadorette, employé salarié chez LeadFox en tant que responsable du marketing numérique et consultant à son compte. Depuis mars dernier, il est aussi enseignant en marketing numérique au Séminaire de Sherbrooke.  

J’ai la chance d’avoir l’ouverture de la part de mon employeur, pour me permettre de la consultation et de l’enseignement », reconnaît-il. Ce n’était pas par nécessité monétaire, précise-t-il. Plus par épanouissement professionnel. »

L’enseignement lui permet de bâtir un réseau professionnel avec des gestionnaires de communauté en devenir. La consultation lui permet d’expérimenter des stratégies marketing.

Quand tu es un employé dans une entreprise, tu ne décides pas de tout. Tu as des idées, mais elles ne sont pas toujours retenues. Avoir mon entreprise me permet d’avoir un terrain de jeu ou je peux tester des stratégies qui s’écartent de l’angle et du branding de mon employeur principal. »

L’inverse est aussi vrai ; LeadFox, son employeur principal, lui donne aussi les moyens d’expérimenter des choses qu’il ne pourrait faire avec ses clients PME.

Je dispose alors de milliers de dollars en budget et d’une large banque de courriels pour tester des stratégies marketing. Ce qui est rarement le cas en consultation, avec de plus petits clients. »

Sortir de sa bulle professionnelle

Tâter l’option du second emploi peut être une manière – pour d’autres encore – de vivre un rêve ou de pousser plus en avant une passion qui les habite. C’est le cas d’Isabelle Couture, conseillère en gestion du changement, et poète-devenue-scénariste télé.

Il y a quelques années, mon premier recueil de poésie a été publié, et depuis on m’offre des opportunités d’écriture super intéressantes. En ce moment, j’ai un contrat pour la scénarisation d’une websérie. »

Heureuse d’avoir une telle opportunité créative, elle ne se voit pas changer de carrière pour autant.

Pour moi, c’est une question d’équilibre. Autant mon travail en gestion du changement nourrit mon côté rationnel –  j’aime la résolution de problèmes concrets – autant l’autre me permet d’exercer ma créativité. Drôlement, les deux domaines me permettent de raconter des histoires, de communiquer et d’entendre, de rassembler, c’est ce qui me fait vibrer dans la vie. Mieux encore, je sens que mes acquis dans un domaine peuvent servir à l’autre. »

Bien sûr, mener deux carrières de front demande sa part de sacrifice – comme refuser une invitation à souper un samedi soir (!) – mais l’opération « en vaut le coup », assure-t-elle.




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