Comment expliquer la longévité exceptionnelle des dirigeants de Facebook… malgré les crises actuelles ?
Par Kévin Deniau
25 juin 2018
L’entourage proche de Mark Zuckerberg chez Facebook fait preuve d’une grande fidélité. Le temps est pourtant propice pour plier bagage… mais personne ne le fait. Quelques leçons de culture d’entreprise du réseau social.Â
Le mois dernier, le site Recode a publié un long article intitulé « Facebook regorge de potentiel(le)s CEOs – mais aucun n’est encore parti« . Une plongée passionnante, pour ceux qui s’intéressent aux ressources humaines et aux enjeux de culture d’entreprise, au sein du réseau social.
En recoupant les témoignages, Recode a ainsi réussi à reconstituer l’organigramme de Facebook et ses 14 plus hauts dirigeants. Leur ancienneté moyenne dans l’entreprise de Menlo Park ? 9 ans et demi ! Soit bien plus que celle des PDG des entreprises technologiques du S&P 500 (6,8 ans, selon Equilar). A l’exception du Directeur Financier Dave Wehner, tous étaient présents lors de l’introduction en Bourse de Facebook en 2012.
Une longévité plutôt rare dans l’industrie technologique. Recode rappelle en effet qu’il ne reste plus que trois dirigeants chez Twitter sur les dix en poste au début 2016, que Snapchat a perdu en un peu plus d’un an cinq hauts responsables… sans compter Uber qui a connu un profond remue-ménage avec la départ de Travis Kalanick, son CEO.
Ce qui est d’autant plus paradoxal avec Facebook, c’est que le moment serait particulièrement propice pour partir. Le réseau social vie en effet la plus grande crise de son histoire récente, après l’ingérence russe durant la campagne présidentielle américaine, l’affaire Cambridge Analytica… entre autres. Des affaires qui ont précédé une vaste réorganisation en interne. Et pourtant, (presque) personne n’a quitté le navire!
Le fondateur de WhatsApp, Jan Koum, société rachetée par Facebook est certes parti avec fracas. Aussi, Elliot Schrage, présent depuis 10 ans et responsable de la communication et des affaires publiques, a annoncé son départ prochain. Mais cela s’arrête là .
Mais pourquoi restent-ils alors ?
Une question de mission et de relations
A priori, ce n’est pas pour des raisons financières, l’introduction en bourse leur a largement assuré leurs arrières. Ni pour le manque d’opportunités qui se présentent. Un ancien employé du réseau social a confié à Recode « qu’il y avait plus de potentiel(le)s CEOs à Facebook que dans m’importe quelle autre entreprise. »
Non, les raisons sont bien plus profondes. « C’est la mission et l’équipe », a lancé le Directeur Technique Mike Schroepfer, arrivé en 2008, lors de la dernière conférence F8 à San José. Selon lui, la mission de Facebook de connecter le monde, et la responsabilité qui vient avec, est « plus importante que jamais. « Je pense que je peux faire une différence et je resterais jusqu’au moment où je ne pourrais plus avoir d’impact », conclue-t-il.
Et c’est vrai que quand on regarde les chiffres, on se demande qui peut rivaliser avec Facebook s’agissant des retombées concrètes de ses actions. Le réseau social compte plus de 2,2 milliards d’utilisateurs dans le monde… soit quasiment le nombre de croyants au Christianisme sur la planète, la religion la plus répandue au monde ! Et cela est sans compter sur les autres applications du groupe (WhatsApp, Messenger et Instagram) qui comptent plus d’un milliard d’utilisateurs. Autre chiffre impressionnant : en 2017, le chiffre d’affaires de Facebook (plus de 40 milliards de dollars) représentait plus que le PIB de près de la moitié des pays au monde.
Les opportunités internes ainsi que la proximité avec Mark Zuckerberg
Le réseau social offre également de nombreuses opportunités en interne pour pouvoir changer de sujet… tout en gardant de grandes responsabilités. Ainsi, lors de la récente réorganisation interne, David Marcus, est passé responsable de Messenger à une nouvelle équipe dédiée à la chaîne de blocs ou encore Adam Mosseri a troqué la responsabilité du fil de nouvelles pour Instagram. Sans compter sur les possibilités de construire, au sein même de Facebook, avec la force de frappe du réseau social, de nouvelles idées. Comme Facebook Marketplace par exemple.
Enfin, Recode souligne un dernier élément pour ces coéquipiers de la première heure de Mark Zuckerberg : la confiance créée ensemble et la possibilité de pouvoir influencer les décisions de ce dernier. Beaucoup sont d’ailleurs amis en dehors du travail.
Cette stabilité peut certes empêcher une certaine prise de recul et donner l’impression de tourner en vase clos… mais aussi expliquer en partie la réussite de Facebook !
Evidemment, tout le monde n’est pas Facebook et les recettes du réseau social sont difficilement reproductibles. Il n’empêche, ces leçons (importance de la mission dans son travail et de l’impact concret des salariés, progression en interne, proximité et écoute des dirigeants) peuvent être porteuses d’enseignements pour toutes les entreprises !
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