CV : « Le lien entre ses intérêts personnels et le poste convoité est un mythe », selon Matthieu Degenève (l’Oeil du Recruteur)
25 janvier 2018
Notre article sur la section des intérêts personnels dans le CV a fait réagir le coach de carrière Matthieu Degenève, auteur du site L’Oeil du Recruteur. Pour lui, pas besoin de tracer des liens entre ses intérêts et le poste convoité, comme le suggérait l’équipe du Carrefour jeunesse-emploi du Sud-Ouest de Montréal. Son point de vue sur la question.
Quand vient le temps d’aborder la question des « intérêts personnels » dans le CV, tout le monde s’entend sur une chose : il ne s’agit aucunement d’une section critique. Personne ne va obtenir un poste sur la base de ses « intérêts personnels ». Et les recruteurs, dans une large majorité, n’en ont rien à cirer et ne la regardent pas.
D’ailleurs, Matthieu Degenève observe qu’elle tombe en désuétude. À vue de nez, il estime que seulement 30 % des CV qu’ils voient passer en mentionnent.
On la met seulement si l’espace nous le permet », suggère-t-il.
Devant ce constat, l’idée ne devrait donc pas être, à son avis, d’utiliser cette section pour renforcer une candidature. C’était ce que suggérait le CJE du Sud-Ouest, en proposant de choisir des loisirs qui font ressortir des compétences en lien avec le poste.
Vous n’avez pas à tracer de liens entre les intérêts personnels et le poste, c’est un mythe. L’objectif de cette section devrait simplement être de susciter une discussion en entrevue, dit-il. Elle existe pour ceux qui voient la possibilité de construire des liens plus solides avec leurs interlocuteurs et de remporter une première victoire en entrevue. »
Ce que j’ai remarqué à titre de gars des ressources humaines qui faisait passer les entrevues, a-t-il expliqué dans cet article, c’est que le désir de discussion d’un gestionnaire qui entretient une passion commune avec le candidat est incontrôlable. »
C’est un « gamble », dit-il en substance. Dans le meilleur des cas, le gestionnaire y jettera un coup d’œil avant de commencer l’entrevue et l’utilisera pour briser la glace – peut-être partage-t-il une passion commune avec vous. Dans le pire des cas, elle passera sous silence.
Miser sur des intérêts authentiques
Dans cette optique, il est important de choisir des intérêts personnels qui nous passionnent vraiment. Et sur lesquels on peut discourir avec éloquence. Sur ce point, Matthieu Degenève renvoie à un argument de La Ruche :
Il n’y a pas de bons hobbies ni à l’inverse de hobbies à proscrire, mais il faut que le candidat puisse en parler avec passion, et expliquer ce que la pratique de ces hobbies lui apporte au quotidien. »
Voici quelques conseils supplémentaires de Matthieu Degenève à propos de cette section :
Les intérêts reliés à la politique et la religion sont des éléments sensibles, car ils constituent des motifs de discrimination illégale selon la Commission des droits de la personne. On ne voudra pas s’exposer inutilement comme chercheur d’emploi. »
L’originalité passe souvent par la précision. « Musique » ne suffit pas. « Art » ne suffit pas. Il faut au moins préciser le type de musique, ou d’art. »
La conclusion ?
La section des centres d’intérêt est une occasion à saisir pour se démarquer… à moins que l’on manque de place. »
NDLR : Les propos cités dans cet article sont la combinaison d’une entrevue conduite avec Matthieu Degenève ainsi que de propos provenant de cet article.
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