L’importance d’une paie « exacte et régulière » selon Nicolas Duvernois Reviewed by Philippe Jean Poirier on . Nicolas Duvernois, entrepreneur et «dragon» investisseur à l'émission Dans l'oeil du dragon (source : Facebook) 8 juin 2021 Nicolas Duvernois n’a pas peur du ri Nicolas Duvernois, entrepreneur et «dragon» investisseur à l'émission Dans l'oeil du dragon (source : Facebook) 8 juin 2021 Nicolas Duvernois n’a pas peur du ri Rating: 0

L’importance d’une paie « exacte et régulière » selon Nicolas Duvernois

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Nicolas Duvernois, entrepreneur et «dragon» investisseur à l’émission Dans l’oeil du dragon (source : Facebook)

8 juin 2021

Nicolas Duvernois n’a pas peur du risque en affaires – il a ouvert un premier restaurant aussitôt fermé et il a ensuite lancé sa célèbre marque PUR Vodka tout en travaillant à l’entretien ménager dans un hôpital. Aujourd’hui, il est un «dragon» qui investit dans des start up naissantes n’offrant aucune garantie de succès. Et pourtant, pourtant… à l’autre bout du spectre, l’homme d’affaires montréalais est porte-parole de l’Association canadienne de la paie (ACP), à l’occasion d’une campagne de promotion d’une paie «exacte et régulière ». Nous avons voulu comprendre pourquoi. Entrevue.

Isarta Infos : Par curiosité, qu’est-ce qui amène un entrepreneur flamboyant comme vous à vous associer à un sujet aussi peu « sexy » que la gestion de la paie?

Nicolas Duvernois : Ah! En fait, c’est très simple. Pour ma part, j’ai été sensibilisé très tôt à l’importance d’avoir une paie régulière et exacte. Quand j’ai démarré PUR Vodka, je n’ai pas réussi à obtenir de financement – j’avais 24 ans, la tête rasée, une boucle d’oreille et je sortais d’un échec en restauration…

Ma conjointe et moi, nous avons donc dû financer l’entreprise avec notre paie respective. Par conséquent, le fait d’avoir pu compter sur un salaire régulier a littéralement changé notre vie. Quand l’ACP m’a approché, ça m’a tellement interpellé que j’ai aussitôt accepté leur invitation.

Dans le monde des start up, on a parfois l’impression que les entrepreneurs demandent beaucoup de sacrifices de la part des employés, sans toujours les rémunérer correctement. On fait miroiter un potentiel de croissance – qui ne se concrétise pas toujours. Est-ce un mythe ou est-ce que ça correspond à une certaine réalité?

N. D. : Au fil des années, on a vu plusieurs tendances entrepreneuriales passer. Et il est vrai que la Silicon Valley a beaucoup fait la promotion d’un modèle axé sur un leader charismatique, qui est le gourou en chef. Ces entreprises n’ont bien souvent aucun revenu, elles n’ont rien prouvé, elles sont dans des bulles spéculatives. Il y a avait une pression de grandir à tout prix.

Aujourd’hui, je pense qu’il y a un retour du balancier. On voit la naissance d’un nouveau type d’entrepreneuriat : un entrepreneuriat humain – différent de l’entrepreneuriat social, qui s’attaque à un problème de la société.

L’entrepreneuriat humain, ce sont des chefs d’entreprise qui comprennent que leur équipe est la clé de leur viabilité en affaires. Ils comprennent l’importance de bien traiter leur monde. Nous-mêmes, comme entreprise, nous offrons plein de beaux avantages, mais offrir un salaire régulier et exact, c‘est la base de tout.

C’est ce qu’un récent sondage ACP (*) semble en effet démontrer. «Huit employés sur 10 au Québec déclarent qu’ils auraient moins confiance en leur employeur ou auraient de sérieux doutes sur l’importance qu’il leur accorde si leur paie était retirée, modifiée, fréquemment interrompue ou menacée». En tant que Dragon, la gestion de la paie est-elle une préoccupation importante pour vous, lorsque vous investissez dans une entreprise ?

N. D. : Savoir comment l’entrepreneur traite ses employés et se traite lui-même, ça fait partie des vérifications de diligence qui doivent être faites absolument. Si l’entrepreneur ne traite pas bien ses employés, il aura beaucoup de difficulté à recruter et retenir son monde.

C’est aussi important de savoir s’il se verse un salaire ou s’il crève de faim. Un entrepreneur, c’est comme un athlète : s’il ne mange pas, il ne va pas performer.

Dans le sondage, on constate que les «Z» ont des attentes de rectitude de paie plus élevées que les autres générations. «Parmi les répondants de la génération Y, qui constituent la majorité de la main-d’œuvre actuelle, près de trois quarts (74%) déclarent qu’ils envisageraient de quitter leur employeur et de se trouver un autre emploi si le versement d’une paie régulière et exacte n’était pas prioritaire (contre environ 66%pour les autres tranches d’âges)». Est-ce une donnée qui vous surprend?

N. D. : Leurs rêves ne sont plus nécessairement les mêmes. Ils vont préférer voyager plutôt que d’acheter une maison, comme leurs parents – pour le moment du moins. Ils veulent découvrir des expériences.

Ils préfèrent prendre leur argent pour voyager et aller aux restaurants – ils sont très foodie. Mais ultimement, ils veulent la même tranquillité d’esprit de savoir qu’ils auront leur paie à temps – je crois que c’est universel.

Référence

* Le «Sondage sur les avantages essentiels» de l’Association canadienne de la paie a été mené en avril 2021, auprès de 1502 travailleurs canadiens.

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