La planification comme vecteur d’action… et source d’apaisement!
15 février 2022
La stratège et coach d’affaires Émilie André lance une nouvelle formation « hydride » intitulée Planification d’affaires pour mieux agir et s’accomplir. Hybride parce qu’elle se déroule en deux temps : l’apprentissage s’amorce en groupe, lors d’un atelier théorique et pratique de 2 heures où les participants voient les bases et les bienfaits de la planification. Un coaching privé de 3 heures est ensuite offert pour « mettre en place et adapter la planification du participant selon sa réalité entrepreneuriale ». Conversation avec Émilie André, fondatrice de l’agence Emy.
Reconnue pour son sens aigu de l’organisation, Émilie André a développé son expertise de planificatrice en œuvrant pendant 20 ans dans le secteur événementiel. Elle est aujourd’hui consultante auprès de chefs d’entreprise en démarrage (0 à 2 ans) ou en forte croissance. Et elle n’en démord pas, la planification est une compétence qui s’apprend.
Je reçois des clients qui, au départ, n’ont pas d’agenda et prennent leurs rendez-vous sur des post-it. D’autres ne veulent rien savoir de la planification, parce qu’ils ne savent pas comment la manier… Or, aujourd’hui, après un accompagne, la planification est devenue leur meilleur outil. Ils sont capables d’organiser un horaire et de voir venir les évènements. »
La planification est entourée de certains mythes, constate-t-elle.
Certaines personnes débutent un accompagnement avec la perception que la planification est une prison, que ça va les empêcher d’être spontané ou créatif. Ou encore que s’ils ne font pas ce qui a été planifié à l’agenda, ils auront l’impression ne pas être accompli… D’autres pensent qu’ils vont sauver du temps en ne planifiant pas leur semaine. Nous avons tous des croyances limitantes. En formation, j’essaie de défaire ces fausses croyances. »
On ne manque pas de temps, on fait des choix
Un de ces croyances « limitantes » justement est l’excuse du « manque de temps » ou « d’énergie », souvent évoqué pour se soustraire à la tâche de planifier sa journée, sa semaine ou son mois à venir.
Dans la réalité, on ne manque pas de temps, insiste la stratège. On fait des choix et on investit notre temps. L’idée est d’amener la personne à prendre conscience de la manière qu’elle investit son temps et son énergie. »
L’exercice des « 168 heures », où l’on met sur papier ses occupations pour une semaine complète est très parlant à cet égard. Certaines personnes découvriront qu’elles sont peut-être moins productives qu’elles ne le croient – en passant une heure ici sur les médias sociaux, une heure là sur une tâche de moindre importance.
Sans planification, les gens ont le nez collé sur l’arbre et ils n’ont plus d’espace pour voir venir les événements. Ils cultivent alors la croyance du manque de temps, alors que, bien souvent, ils créent eux-mêmes ce manque de temps. Lorsqu’on prend un pas de recul, on crée un monde de possibilités. »
Surtout, prendre ses moments de planification quotidien, hebdomadaire et mensuel peut devenir une source de bien-être et d’apaisement pour un entrepreneur sans cesse dans le tourbillon de l’action.
Il y a tant de choses à penser au quotidien qu’il est facile d’accumuler une surcharge mentale. Les tâches à faire nous apparaissent alors comme une montagne et c’est très anxiogène. Prendre du temps pour planifier permet de vider notre tête, de placer les choses, puis de voir venir les événements. Au lieu d’être tributaire de ce qui s’en vient, on a l’occasion de voir venir, d’anticiper, de s’adapter. Ça crée un apaisement mental. »
Construire sur du solide
Avant de remplir leur horaire, Émilie André invite les entrepreneurs à réfléchir à leur « structure » organisationnelle – quelle est la mission, la vision et les valeurs de l’entreprise. Son socle ou ses piliers, en d’autres mots.
Quand la structure de l’entreprise est claire, explique la coach d’affaires, on peut alors en faire découler des stratégies cohérentes pour répondre aux objectifs que l’on s’est fixés, puis bâtir une planification selon une capacité de production. »
Ce n’est pas un exercice que l’on fait une fois en carrière, prévient la stratège.
Je conseille aux entrepreneurs de mener cette réflexion tous les 12 à 18 mois. De prendre le temps de se demander : est-ce que nous sommes toujours alignés avec nos valeurs, notre mission, notre vision ? Il n’y a pas de mauvaise réponse. L’idée est de s’assurer que l’on avance en cohérence avec qui on est comme entrepreneur. La vie va tellement vite; il y a tellement d’opportunités qui se présentent à nous, c’est facile de dévier de notre trajectoire. »
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