À peines embauchés… et déjà en quête d’un nouvel emploi! Reviewed by Philippe Jean Poirier on . 6 juin 2022 Le marché de l’emploi est incroyablement volatil. Les employeurs n’ont plus aucune marge de manœuvre pour corriger le tir après l’embauche. Sitôt en 6 juin 2022 Le marché de l’emploi est incroyablement volatil. Les employeurs n’ont plus aucune marge de manœuvre pour corriger le tir après l’embauche. Sitôt en Rating: 0

À peines embauchés… et déjà en quête d’un nouvel emploi!

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6 juin 2022

Le marché de l’emploi est incroyablement volatil. Les employeurs n’ont plus aucune marge de manœuvre pour corriger le tir après l’embauche. Sitôt en poste, une forte proportion du personnel recruté cherche déjà un autre emploi.

C’est ce que nous révèlent des sondages récents menés aux États-Unis et en Europe. Le premier, effectué en avril dernier par la plateforme de productivité Lattice – auprès de 2 000 employés aux États-Unis et en Europe – , montre que 52% des employés en poste depuis moins de trois mois « cherchent à quitter » leur emploi. Au Royaume-Unis, ce pourcentage s’élève à 65%!

Le second sondage, conduit aussi en avril par la firme Grant Thornton – auprès de 5 000 employés américains -, contient des statistiques tout aussi inquiétantes pour les employeurs. Parmi les 21% des employés qui ont changé d’emploi dans la dernière année, 40% accepteraient probablement de retourner à leur ancien employeur, si la chose était possible.

Marc Roussel, directeur d’acquisition de talent, y voit une conséquence de la surenchère faite par les chasseurs de têtes et les recruteurs en cette période de pénurie de main-d’œuvre.

Dans cette guerre au talent, qui a été authentique? Qui a vendu du rêve ou des choses au-delà de leurs capacités actuelles pour se démarquer? La compétitivité du marché actuelle est intraitable pour ceux qui ne livrent pas sur leur promesse ou tentent de mousser leur valeur réelle. »

Le directeur en acquisition de talent pointe vers un sondage effectué par The Muse, plutôt cette année, révélant qu’un jeune employé sur 5 (20%) quitterait son emploi en moins d’un mois si le poste était « radicalement » différent de ce qui a été offert sur papier.

Catherine Chartrand, CRHA, rappelle quant à elle l’importance de soigner le processus d’accueil de l’employé dans l’entreprise, le fameux onboarding.

Je n’ai pas de solutions absolues, mais une fois que les conditions de travail et le salaire sont satisfaisants en fonction des besoins de la nouvelle personne, je dirais qu’il faut s’assurer que l’employé ait tout ce qu’il lui faut dès son arrivée pour bien faire son travail et s’intégrer: outils, accès, personne-ressource, accès à l’information dont il a besoin. »

Si on se fit au rapport de Grant Thornton, l’accueil semble poser problème dans certaines entreprises, puisque seulement 3 « nouveaux employés » sur 5 disent avoir été traités avec « respect et équité » lors de cette étape crucial de l’embauche.

Mieux communiquer

Lorsqu’il est question d’intégrer un employé dans une entreprise, une des clés principales semble être la communication.

La relation doit être authentique et transparente dès le début, explique Catherine Chartrand. L’employeur doit valider la nature du poste et les attentes du candidat pendant le processus de recrutement. Le nouvel employé ne veut pas de mauvaise surprise! Dans le fond, quand on y pense, il s’agit simplement de s’assurer que les valeurs de l’organisation correspondent avec les valeurs du candidat. »

Ces conseils font écho aux meilleures pratiques mis de l’avant dans le Rapport annuel 2021 sur l’expérience candidat du Talent Board, dont nous avions parlé ici. Demander et donner de la rétroaction au candidat est une manière de consolider la confiance du celui-ci envers l’employeur.

Lorsqu’une rétroaction spécifique a été donnée aux candidats, leur volonté de recommander d’autres candidats augmente de 24% et leur volonté de développer leur relation avec l’employeur augmente de 36% », peut-on lire dans le rapport.

C’est en se parlant qu’on se comprend, veut l’adage.

Éviter la fuite en avant

Cela étant dit, il est permis de se demander si les employeurs portent à eux seuls toute la responsabilité de l’insatisfaction actuelle des travailleurs. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas à l’abri du syndrome du «plus vert dans la cour du voisin» – comme nous le craignions dans un article de juillet 2021.

Pour rappel, un sondage de juin 2021 effectué par Monster suggérait que 95% des employés songeaient à quitter leur emploi. Nous avions alors posé l’hypothèse que les travailleurs en quête d’un nouvel emploi ne faisait que convoiter le poste d’une autre personne, elle-même insatisfaite. Nous rappelions alors, et nous le rappellerons aujourd’hui, l’importance pour les professionnels de miser sur des motivations intrinsèques à leur emploi, afin de trouver un sens à leur travail. «Ils auront ainsi plus de chance d’augmenter leur satisfaction et leur bien-être au travail», écrivions-nous alors.

Dans le rapport de Grant Thornton, on apprend que 40% des employés qui ont changé d’emploi dans la dernière année aimeraient retourner chez leur ancien employeur, si l’opportunité leur était offerte (!) C’est un dur constat d’échec, lorsqu’on sait tout l’effort qu’il faut pour chercher et trouver un nouvel emploi, puis s’intégrer à un nouveau milieu de travail.


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