L’arrivée de la Génération Z en entreprise : une opportunité de mettre à jour ses pratiques de gestion !

1er mai 2025

Comment mieux communiquer avec la génération Z et l’intégrer efficacement dans son organisation ? C’est la question cruciale que traite Maé Ustarroz, consultante en stratégie de gestion, dans le cadre d’une nouvelle formation dédiée aux enjeux intergénérationnels. Entrevue.

Pourquoi ce sujet de la gestion intergénérationnelle, notamment auprès de la génération Z – les personnes nées entre 1995 et le début des années 2010 – est-il si important pour les organisations aujourd’hui ?

Maé Ustarroz : Tout simplement parce qu’il s’agit d’un enjeu majeur d’attraction et de mobilisation des talents. Si une entreprise ne parvient pas à attirer, intégrer, et retenir ses équipes, elle s’expose à des coûts humains et financiers considérables.

Il est essentiel de comprendre ce qui se cache derrière certaines attentes, parfois perçues comme irréalistes par les employeurs.

C’est-à-dire ?

Maé Ustarroz : La génération Z a connu l’isolement durant une période charnière de sa formation, avec la crise sanitaire. Cela a renforcé un sentiment d’anxiété généralisée qui est une des caractéristiques de cette génération qui a grandit dans un contexte global plus instable que les générations précédentes: changements climatiques, incertitudes politiques et économiques…

La génération Z a un besoin accru d’avoir du sens au quotidien, y compris au travail. Cette génération a grandi avec un encadrement plus présent, parfois très soutenu. Je pense notamment aux mesures d’accommodement possibles suite à diagnostic psychologique à l’école et ce jusqu’à l’université. Ce niveau d’accompagnement influe nécessairement sur leurs attentes envers le monde professionnel.

Beaucoup s’attendent à des accommodements professionnels, ou encore à des augmentations salariales annuelles…

Quel impact cela a-t-il sur leur intégration en entreprise ?

Maé Ustarroz : La rentrée sur le monde professionnel est parfois un choc pour la Gen Z. Beaucoup de mes clients gestionnaires parlent d’attentes ‘’irréalistes’’ de leurs jeunes recrues. On voit ici qu’un ajustement bilatéral est nécessaire.

À votre avis, qui doit faire le premier pas ?

Maé Ustarroz : Le contexte actuel, notamment les pénuries de main-d’œuvre anticipées, pousse les employeurs à faire un pas vers cette nouvelle génération. C’est une contrainte, certes, mais aussi une belle opportunité : celle de réactualiser leur marque employeur et de se repositionner pour l’avenir.

La génération Z, représentera bientôt la masse salariale majoritaire sur le marché. Elle attend des employeurs qu’ils soient engagés socialement et alignés sur des valeurs fortes. Pour elle, la séparation entre vie personnelle et professionnelle est beaucoup moins marquée, et un désalignement de valeurs n’est plus tolérable.

Vos formations s’adressent principalement aux gestionnaires et aux responsables RH. Quel message principal souhaitez-vous leur transmettre ?

Maé Ustarroz : Le mot-clé est empathie. Il faut développer une véritable capacité à se mettre à la place de l’autre pour mieux comprendre l’origine de ses attentes. Trop souvent, les demandes des jeunes sont vues comme des caprices. Or, il est nécessaire de déconstruire ces préjugés et de repenser le rôle du gestionnaire et de l’entreprise dans cette nouvelle réalité.

C’est un changement porteur de sens, mais qui peut susciter des résistances, notamment chez les générations plus anciennes comme la génération X. Pour elles, cela représente parfois une remise en question profonde, voire une perte de repères. C’est là que l’empathie joue un rôle fondamental pour accompagner ce changement. On ne peut plus diriger ni gérer comme avant.

Existe-t-il des pratiques efficaces pour accompagner cette transformation ?

Maé Ustarroz : Plusieurs solutions existent, notamment des outils technologiques comme OfficeVibe, Zest me Up… qui permettent de sonder en continu les équipes. Cela donne un aperçu des leviers d’engagement, tout en offrant des données concrètes aux gestionnaires.

Il est également pertinent de mettre en place des initiatives internes : comités environnementaux, défis sportifs, programmes d’engagement communautaire… Ces actions renforcent la culture d’entreprise et permettent une meilleure adhésion aux valeurs communes.

Et le télétravail ? Il représente à la fois une flexibilité recherchée et un risque d’isolement, surtout en début de carrière.

Maé Ustarroz : Je crois que les jeunes sont demandeurs de contact et apprécient pour la plupart de venir au bureau. Le lien social reste un besoin fondamental. Ce qu’ils recherchent avant tout, c’est la flexibilité. Pouvoir travailler de chez soi lorsqu’on traverse une période difficile, par exemple, est devenu une norme attendue.

En résumé, au-delà des différences générationnelles, je crois que c’est une question de valeurs partagées plus que d’âge. Il est indispensable pour les organisations d’améliorer leurs pratiques d’intégration afin de mieux cadrer les attentes dès le départ – notamment en expliquant qu’il est peu réaliste d’obtenir une promotion chaque année. Une communication claire et anticipée est essentielle pour accompagner efficacement la génération Z dans sa transition vers le monde professionnel.

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Découvrez la formation de Maé Ustarroz :