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Les conseils du président de l’agence Sept24 pour développer une marque employeur audacieuse

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« La plus grosse erreur dans l’établissement de sa marque employeur, c’est que cela parte de la direction, » Louis-Philippe Péloquin

14 février 2020

À l’occasion de l’événement Expo Entrepreneurs 2020, le 13 février dernier, Louis-Philippe Péloquin, président fondateur de l’agence de marketing et communication Sept24, est revenu sur la marque employeur de son entreprise. Compte-rendu.

Les cordonniers sont-ils toujours les plus mal chaussés ? Le thème de cette conférence est en effet un comble pour cette agence… qui a justement souvent pour mandat de travailler sur la marque employeur de ses clients (Roy ou la Cordée par exemple).

Une de ses vice-présidentes, Marie-Claude Trudeau est d’ailleurs souvent intervenue sur Isarta Infos pour parler de marketing RH ou des 7 mythes de la marque employeur.

Pour l’occasion, c’est celui qui a fondé la compagnie à 19 ans, en 2004, Louis-Philippe Péloquin, qui était sur scène.

Tout le monde a la possibilité d’être créatif. Les idées n’ont pas d’heure, l’audace pas de limite et la créativité, pas de frontière, » commence-t-il, afin de rassurer l’auditoire sur sa capacité à s’inspirer des actions qui vont suivre.

Avant de dresser le contexte dans lequel se trouve son entreprise. Contrairement à beaucoup d’industries, le secteur du marketing et des communications ne connaît en effet pas vraiment la pénurie de main d’oeuvre. Sauf pour le développement Web. Le problème se situe essentiellement au niveau des maladies mentales et des questions d’épuisement professionnel. Autre enjeu : la compétition.

Je me bats pour attirer des gens compétents avec les moyens d’une PME, » indique le président de cette entreprise d’une quarantaine de personnes.

Culture, proposition de valeur employé et marque employeur

Le contexte étant posé, place aux actions. Et à un peu de théorie.

Pour Louis-Philippe Péloquin, il existe 3 concepts clés en marketing RH:

  • La culture, autrement dit la façon dont les salariés se comportent dans une organisation. D’une certaine façon, c’est un élément organique et il est seulement possible de l’influencer mais on ne peut pas la créer de toute pièce.

 

  • La proposition de valeur employé (PVE), ce que ces derniers apprécient le plus au travail et ce qui distingue l’organisation des autres. « On peut penser à l’innovation chez Google ou aux conditions et bénéfices pour les salariés du gouvernement fédéral, » cite Louis-Philippe Péloquin.

 

  • La marque employeur, enfin, est la façon dont une organisation se présente comme employeur sur le marché afin d’attirer… mais aussi de retenir ses employés. « Les candidats magasinent leur travail aujourd’hui. Elle ne doit pas juste être une marque de recrutement mais doit faire partie de la marque corporative et du développement organisationnel de la firme, » précise-t-il.

Pour faire vivre cette dernière, il a été décidé de créer des événements à l’interne chez Sept24. La part de la masse salariale (qui avoisine les 3 M$) investie dans l’événementiel est ainsi passée de 0,41 % en 2016, à 1,61% en 2017 puis à 5% en 2018. Pour ces deux dernières années, les profits ont, eux, connus des hausses de 27 % puis de 123 %.

Si d’autres facteurs entrent aussi en ligne de compte, Louis-Philippe Péloquin y voit une corrélation :

Cela apporte une réponse à la question : Est-ce que c’est payant une marque employeur ? »

L’équipe de Sept24

Définir le taux de roulement dysfonctionnel

Le président de Sept24 a aussi présenté les chiffres de son taux de roulement. Ou plutôt de « ses » taux de roulement. Ce dernier distingue en effet le taux de roulement global du taux de roulement dysfonctionnel :

Il s’agit du départ de joueurs clés de l’organisation qui fait vraiment mal, contrairement à d’autres postes qui sont plus faciles à remplacer. Il n’y a pas de règle dans cette mesure, c’est à chacun d’établir ses propres critères, » explique-t-il.

Une façon, parfois, de relativiser le départ de certains salariés et de se concentrer sur la fidélisation d’autres joueurs clés. Chez Sept24, ce taux est passé de 3,8 % en 2016 à 8,8 % en 2017 (alors que la firme a enregistré la signature de gros mandats de grosses corporations) à 2,9% en 2018.

Les initiatives concrètes

Louis-Philippe Péloquin a finalement évoqué quelques actions mises en place dans son organisation.

La plus grosse erreur dans l’établissement de sa marque employeur, c’est que cela parte de la direction. On a donc fait des sondages qualitatifs pour aller chercher les émotions et ce que les gens avaient dans le coeur. Je pensais connaître les besoins et attentes de mes équipes mais j’ai parfois été surpris de leurs réponses, » concède-t-il.

Une de leurs préoccupations premières ? L’équilibre de vie et donc la flexibilité au travail (voir cet article sur ce sujet). Difficile quand on s’appelle Sept24, en référence à la disponibilité apportée aux clients.

On a changé notre mentalité en conséquence et on a expliqué ce positionnement aux clients. »

La base de sa marque employeur est tout de même un clin d’oeil à son nom avec le slogan « Ouvert toujours »… mais plutôt dans le sens de l’ouverture d’esprit.

Le parcours de l’employé est aussi suivi, de son intégration… jusqu’à son possible départ. Chez Sept24, on célèbre en effet les congédiements !

Quand il y a une fin, on essaie que ce soit une belle fin, de rendre cela humain. Il ne faut pas vivre dans une utopie, les gens ne sont pas dans une compagnie à vie. Dans notre industrie, la moyenne est de 4 ans. Donc autant que tes anciens salariés restent des ambassadeurs même après leur départ, » témoigne Louis-Philippe Péloquin.

Sept24 mise aussi sur le côté intrapreneur et autonome de ses équipes… ce qui fait dire à son président que l’avenir de son agence, c’est le télétravail. La semaine dernière, des salariés travaillaient ainsi de la France ou du Mexique par exemple.

Autres mesures : la structure aplanie de l’organisation, des horaires ouverts ou encore une année sabatique possible après 5 ans dans la compagnie.

Si votre marque employeur ne vous fait pas peur, c’est que vous n’êtes pas allés assez loin, » conclut Louis-Philippe Péloquin.

De l’audace donc !

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