StartupFest 2019 : Pourquoi les entrepreneurs doivent se concentrer sur leur bien-être et celui de leur équipe Reviewed by Kévin Deniau on . 11 février 2019 Du 9 au 12 juillet, se tient à Montréal le Startupfest, un des événements phares de l'écosystème des entreprises en démarrage au Canada. L'occas 11 février 2019 Du 9 au 12 juillet, se tient à Montréal le Startupfest, un des événements phares de l'écosystème des entreprises en démarrage au Canada. L'occas Rating: 0

StartupFest 2019 : Pourquoi les entrepreneurs doivent se concentrer sur leur bien-être et celui de leur équipe

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11 février 2019

Du 9 au 12 juillet, se tient à Montréal le Startupfest, un des événements phares de l’écosystème des entreprises en démarrage au Canada. L’occasion d’entendre des conférences inspirantes, à l’image de celle de Ian Jeffrey, le fondateur de Breathe Life, qui explique que le bien-être est crucial pour un entrepreneur et son équipe.

Pour sa 9e édition, le Startupfest a innové et s’est installé sur l’Île Notre-Dame, sur le parc Jean Drapeau, à deux pas du Casino de Montréal. Un endroit bucolique… très appréciable en cette période de forte chaleur. À l’image de C2 Montréal, l’événement joue la carte d’un cadre atypique et détendu, tout de rose.

L’année dernière, plus de 6 500 personnes s’étaient donnés rendez-vous pour l’événement dédié aux jeunes pousses, avec des conférenciers du monde entier. Celui qui dévoile les montagnes russes de l’entrepreneuriat est malgré tout québécois.

Ian Jeffrey est une personnalité des affaires et de l’entrepreneuriat à Montréal. Ce jeune quadragénaire, père de deux enfants, est entrepreneur depuis l’âge de 12 ans ! Avant de créer Breathe Life, qui renouvelle la vente en ligne d’assurance vie et qui vient de mener une ronde de financement de 4,5 M$, il avait déjà été à l’origine de l’accélérateur montréalais Founder Fuel. Ian Jeffrey est également investisseur et possède une grande expérience dans la Silicon Valley.

Bref, comme il le dit en introduction, il a vu et appris beaucoup dans l’univers startup. D’où son intervention lors de cette conférence sur les montagnes russes de l’entrepreneur.

« Pourquoi ne parle-t-on pas plus des entrepreneurs qui créent un environnement de travail de qualité ? »

Il n’est pas rare en effet d’entendre les exemples des terrifiantes journées de certains entrepreneurs à succès. On pense notamment aux routines matinales de Jack Dorsey, aux nuits courtes et dans son bureau de Tesla d’Elon Musk, ou des fameuses « 12 heures de travail 6 jours par semaine » de Jack Ma, la fondateur d’Alibaba.

À ses débuts, Ian Jeffrey a aussi vécu pour son travail. Son premier fils est né un samedi. Il était de retour au travail dès le lundi suivant. Deux jours après la naissance de son deuxième, il participait à un Demo Day de Founder Fuel.

Je n’en suis pas fier. J’ai commis deux fois la même erreur », regrette-t-il publiquement.

Durant ces années à San Francisco, il admet travailler sept jours par semaine, plus de dix heures par jour. Sans vacances, sans vie de famille. Un rythme qui n’est pas rare dans la Vallée.

De retour à Montréal, il cofonde Founder Fuel et un des premiers articles qui apparaît sur le site de l’accélérateur à l’époque est titré : « Dites au revoir à votre famille, vos amis et vos animaux parce que vous allez travailler très fort ».

C’est terrible de revoir cela, avec du recul », insiste-t-il.

Les 3 missions du CEO et les 3 parties-prenantes d’une entreprise

Sauf qu’aujourd’hui, Ian Jeffrey a décidé de prendre un autre rythme. Radicalement différent. Levée à 6h30, il amène ses enfants à l’école, travaille de 9h30 à 17h30… puis coupe totalement de 18h à 21h. Et il est rare qu’il travaille de nouveau après.

Les startups sont une aventure de long terme. Cela prend des années voire des décennies avant d’avoir du succès donc il est important d’avoir des dirigeants en forme », indique-t-il.

Pour arriver à cela, il convient tout de même de se concentrer sur les missions clés du CEO. Pour Ian Jeffrey, il y en a trois :

  • Bâtir la vision
  • Construire une équipe
  • Gérer son argent en banque (car il faut payer ses salariés !)

C’est tout. Je ne dois me concentrer que sur cela », assure-t-il.

Pour le fondateur de Breathe Life, l’indicateur clé de performance pour un CEO est très simple : le niveau de bonheur de ses parties prenantes. C’est-à-dire ses clients, son équipe et ses actionnaires.

Ce sont les trois pieds sur lesquels doit reposer votre entreprise. Et il ne faut pas qu’il y en ait un qui soit plus court que l’autre, sinon, tout devient bancal ».

Qu’est-ce qui rend vraiment heureux les salariés sur le long terme ?

Ian Jeffrey se concentre par la suite sur l’un de ces trois piliers : l’équipe. La notion de bonheur pour cette dernière ?

Ce n’est ni le ping pong ni la bouffe gratuite ni les bières ou les vacances illimitées… Ce ne sont que des bénéfices superficiels. Cela attire des personnes mais seulement sur le court terme. Mais ce n’est pas cela qui les rend heureux sur le long terme, » déclare-t-il, en battant en brèche une idée communément partagée.

Non, le bonheur vient pour lui de l’équilibre entre sa vie personnelle et son travail. Par exemple, pouvoir être à la maison pour sa famille, déconnecter sans crainte, pouvoir profiter de ses fins de semaine… Ce qui n’est pas incompatible avec le fait de travailler fort.

On veut travailler pour vivre et non vivre pour travailler. Après la question est de trouver le bon équilibre, propre à chacun, » ajoute-t-il.

Un point de vue qui n’est pas encore partagé massivement dans la communauté, même si les choses commencent à changer.  L’entrepreneur insiste sur le fait que cela commence tout d’abord pour les dirigeants eux-mêmes, pour que cela infuse sur le reste de l’équipe. Mais concrètement, quelles sont les bonnes pratiques mises en place par Ian Jeffrey et ses collègues ?

  • Sanctuariser du temps pour sa famille et sa vie sociale – « Je le fais depuis 10 ans ».
  • Arrêter de consulter ses courriels dès le réveil – « Je commence à ouvrir mes courriels que quand j’arrive au bureau »
  • Avoir des cofondateurs
  • Se programmer du temps pour soi
  • Débrancher quand on ne travaille plus
  • Manger sainement
  • Ou encore méditer

Et au sein de sa nouvelle entreprise, Breathe Life, Ian Jeffrey a mis en place également des actions spécifiques pour favoriser le bien-être au travail de ses employés :

 

  • Ensuite, la valorisation de la diversité – Breathe Life compte 8 femmes et 18 hommes, de 10 nationalités différentes, 8 langues parlées au sein du bureau et de différents âges (de 20 ans à la cinquantaine). « On ne se rend pas compte de la force incroyable de la diversité »

 

  • Des dîners par équipe tous les lundis avec de la nourriture saine

 

  • Des avantages sociaux supérieurs à la moyenne : 4 semaines de vacances, une fermeture des bureaux pendant les vacances de Noël, un jour de congé le jour de sa fête, une application de télémédecine personnalisée (la montréalaise Dialogue dont nous parlait Ubisoft également)

 

  • Et enfin, des outils pour mesurer le bonheur au travail comme le questionnaire hebdomadaire Office Vive de GSoft, le calcul du Net Promoter Score des employés (qui est de 70 chez Breathe Life) et des échanges hebdomadaires en 1to1.

Nous travaillons fort aussi. Mais nous travaillons de manière plus intelligente », dit l’entrepreneur avant de conclure par la phrase du fondateur de Lyft, John Zimmer : « Le succès vient avec le bonheur »

 



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